Une tourbière d'une grande valeur écologique, une des dernières d'importance en Montérégie, vient s'ajouter au Parc national du Mont-Saint-Bruno, une annonce qui confirme des intentions connues depuis longtemps.

Ce parc voit sa superficie officielle passer de 578 à 884 hectares, un accroissement de 52%, précise le communiqué du ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand.

«On le sait, depuis plusieurs années une part importante du Québec méridional subit de fortes pressions environnementales en raison de la densification de la population et du développement économique, a souligné le ministre Arcand par communiqué. De là, l'importance de préserver les milieux naturels qui subsistent, comme nous le faisons notamment avec le parc national du Mont-Saint-Bruno.»

L'agrandissement d'un parc enclavé dans la banlieue peut paraître un exploit, mais la plupart des 722 000 visiteurs annuels du plus petit parc au Québec ne verront pas la différence.

En effet, une bonne partie de l'agrandissement vise un changement de propriétés du fond de deux lacs inclus dans le parc, le lac Seigneurial et le lac du Moulin. Ces deux lacs appartenaient encore officiellement à la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, une anomalie qui est maintenant corrigée. L'an dernier, le maire Claude Benjamin avait affirmé à La Presse qu'il s'attendait à retirer 500 000$ de cette transaction.

De son côté, la tourbière appartenait au ministère de l'Agriculture et n'était donc menacée par aucun projet immobilier.

Une autre pièce importante de cet agrandissement vise une partie d'un terrain appartenant au ministère de la Défense nationale et permet d'inclure deux autres lacs et les principales collines qui manquaient encore au périmètre officiel du parc. Encore là, le zonage ne permettait aucune construction dans ce secteur.

L'agrandissement du Parc du Mont St-Bruno est, néanmoins, «une annonce importante pour la ceinture verte de Montréal», a affirmé sur Twitter Karel Mayrand, de la Fondation David Suzuki.

L'agrandissement revient très bon marché : 1,2 million pour 306 hectares, c'est peu comparé aux 15 millions versés au promoteur Luc Poirier pour les 20 hectares de l'île Charron à Boucherville. Ou les quelque 2 millions payés l'an dernier par plusieurs partenaires pour préserver 12 hectares sur les flancs du mont Saint-Bruno.