Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a apporté lundi à Canberra son soutien au projet de taxe carbone du premier ministre australien, Julia Gillard, auquel s'opposent les industriels qui le jugent néfaste pour l'économie.

«La décision de l'Australie de faire payer les émissions de carbone est à nos yeux un pas important à la fois pour l'environnement et l'économie», a déclaré M. Barroso, en visite officielle sur l'île.

Une taxe constitue «le moyen le plus efficace pour réduire les émissions et une aubaine pour l'économie verte», a-t-il assuré au cours d'une conférence de presse avec Julia Gillard.

Canberra et l'Union européenne -qui dispose déjà de son propre système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre- vont plancher sur un mécanisme permettant de lier leurs systèmes, selon Mme Gillard.

«Le président (Barroso) et moi sommes convenus aujourd'hui d'entamer des consultations à haut niveau pour discuter de mesures que nous pourrions prendre afin de relier nos systèmes d'échange d'émissions», a-t-elle dit.

La dirigeante travailliste, qui s'était engagée pendant sa campagne électorale l'an dernier à ne pas faire voter de taxe carbone, a finalement décidé de l'imposer contre l'avis de l'opposition conservatrice et des industriels, comme les puissants groupes miniers et les compagnies aériennes.

Canberra a indiqué que cette taxe sur les 500 plus gros pollueurs du pays -dont le taux d'émission par habitant est l'un des plus élevés au monde- serait de 23 dollars (17 euros) par tonne, à partir du 1er juillet 2012.

Ce projet doit s'appliquer jusqu'à l'entrée en vigueur en 2015 d'un schéma d'échange de quotas d'émissions en Asie-Pacifique.