Le premier ministre australien, Julia Gillard, a entamé lundi une campagne pour tenter de convaincre l'opinion et les milieux économiques du bien-fondé de sa taxe carbone, contestée de tous côtés.

Mme Gillard (travailliste), à la tête d'un gouvernement de coalition fragilisé par ce projet, va devoir affronter sans attendre la colère des industries visées par cet impôt comme les puissants groupes miniers et les compagnies aériennes, qui craignent un ralentissement de l'économie.

Canberra affirme que cette taxe sur les 500 plus gros pollueurs du pays va permettre de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de protéger le patrimoine naturel.

Mais ses opposants rétorquent qu'elle va coûter des milliards aux contribuables et contraindre l'industrie à réduire emplois et production.

«Nous avons opté pour la solution la moins coûteuse pour faire baisser les pollutions au carbone», déclare Julia Gillard dans un spot télévisé faisant la promotion de cette taxe, officiellement présentée dimanche par le gouvernement.

Elle explique en outre que cette taxe, dont le poids sera allégé par des exonérations fiscales parallèles, était nécessaire pour faire face à ces pollutions en Australie, dont le taux d'émission par habitant est l'un des plus élevés au monde.

Julia Gillard, qui s'était engagée lors de sa campagne électorale l'an dernier à ne pas faire voter de taxe carbone, a indiqué que le montant de la taxe serait de 23 dollars (17 euros) par tonne, à partir du 1er juillet 2012.

Ce projet, vigoureusement contesté par l'opposition conservatrice, doit s'appliquer jusqu'à l'entrée en vigueur en 2015 d'un schéma d'échange de quotas d'émissions en Asie-Pacifique.