L'émirat pétrolier d'Abou Dhabi va accueillir le siège de l'Institut international pour les énergies renouvelables (Irena), a annoncé lundi l'agence officielle égyptienne Mena.

«Les Émirats arabes unis ont remporté le siège de l'Irena, après le dépouillement des bulletins de vote des pays participant à la réunion» de cette première organisation internationale consacrée aux énergies renouvelables, se tenant à Charm el-Cheikh, en Égypte, a affirmé l'agence.

Bonn, en Allemagne, et Vienne, la capitale de l'Autriche, ont retiré leur candidature à la dernière minute, laissant Abou Dhabi seul en lice, a toutefois indiqué à l'AFP un membre de la délégation émiratie.

«Oui, elles ont retiré leur candidature», a confirmé à l'AFP un membre d'une délégation occidentale ne souhaitant pas être identifié, ajoutant que la Corée et le Japon étaient mécontents de la manière dont les choses s'étaient déroulées.

«Ce n'était plus un vote, Abou Dhabi était le seul choix restant sur la table», a-t-il encore dit.

Les États-Unis ont salué «l'excellent choix» d'Abou Dhabi.

La délégation émiratie s'était livrée à un lobbying intense pour remporter la mise. Pas moins de sept ministres émiratis se trouvaient à la réunion pour tenter de rallier les participants à leur cause, selon la Mena.

Les participants doivent encore voter pour choisir le futur secrétaire général de l'Irena.

Les Émirats avaient proposé de baser l'Irena à Masdar, une cité en construction près d'Abou Dhabi, prévue pour fonctionner avec un niveau zéro d'émission de gaz carbonique.

Cette cité fonctionnera exclusivement au moyen d'énergies renouvelables, dont l'énergie solaire, une ressource constante dans le désert de l'émirat. Elle doit être achevée en 2015 et compter 50 000 habitants.

La France avait fait savoir jeudi qu'elle soutenait la candidature des Émirats.

La ministre d'État émiratie, Rim al-Hachemi, avait défendu la candidature d'Abou Dhabi, assurant que le dossier émirati était «très solide» même si les Émirats arabes unis partaient avec un handicap.

Il s'agit en effet d'un grand exportateur de brut, considéré comme ayant la plus grande empreinte carbonique par habitant dans le monde selon le World Wildelife Fund.

«Au contraire, (la candidature) souligne l'engagement d'un pays exportateur de brut fossile à renforcer les énergies renouvelables», avait répliqué la ministre d'État.

Par ailleurs, plusieurs pays, dont les États-Unis, l'Australie et le Japon, ont signé le traité fondateur de l'Irena quelques heures avant le début de la réunion, a affirmé l'agence Mena.

L'Institut, dont la création vise à aider à la lutte contre le réchauffement climatique, aura pour but de conseiller les gouvernements sur toute la gamme des questions techniques et financières, et d'appuyer les technologies nouvelles dans les pays en voie de développement.