Le Canada et les États-Unis se sont entendus pour proposer ensemble la création d'une zone de contrôle des émissions dans les eaux côtières de l'Amérique du Nord. La zone en question concerne les côtes est et ouest du continent, mais n'inclut ni l'Arctique ni les Grands Lacs.

Les ministres canadiens des Transports, John Baird, et de l'Environnement, Jim Prentice, en ont fait l'annonce jeudi. Mais la nouvelle n'a pas semblé réjouir les environnementalistes.

La zone de contrôle des émissions devrait obliger les grands navires à respecter des normes sévères, selon Ottawa.

«Une zone de contrôle des émissions réduira considérablement les niveaux de pollution atmosphérique le long de nos côtes, ce qui signifie que l'air que nous respirons sera plus pur et que moins de polluants se déposeront dans nos forêts, nos marécages, nos lacs et nos cours d'eau», a déclaré le ministre Prentice dans un communiqué.

Les émissions d'oxydes d'azote devraient y diminuer de 80 pour cent, dit-on, et celles d'oxydes de soufre de 96 pour cent. Les émissions de particules fines seraient aussi réduites.

Ottawa et Washington soumettront leur proposition à l'Organisation maritime internationale (OMI) en juillet prochain.

On prévoit que la zone de contrôle, censée contribuer à réduire de manière significative la pollution atmosphérique, le smog et les pluies acides dans les zones côtières et à l'intérieur des terres, sera adoptée officiellement en mars 2010. Après quoi, le ministère des Transports en élaborera les règles d'application.

Le porte-parole d'Equiterre en matière de changements climatiques, Steven Guilbeault, ne voit rien de concret dans cette annonce, et demeure sceptique quant à la stratégie des conservateurs. «Ces gens ont été incapables d'avancer d'un iota sur cet enjeu», a-t-il dit.

«On ne connaît pas très bien les mécanismes» de la mesure, a souligné M. Guilbeault. «Quand je verrai les détails précis et qu'on verra qu'il y a une volonté politique ferme qui dépasse celle du simple exercice de relations publiques, je me permettrai peut-être d'être impressionné.»