Plusieurs centaines d'experts mondiaux du climat débattront du réchauffement, de son amplitude et de ses impacts, cette semaine à Copenhague, qui accueillera en décembre le «rendez-vous de la planète» pour un nouvel accord mondial contre le changement climatique.

«2009 est une année incroyable pour le changement climatique», rappelait cette semaine à l'AFP Yvo de Boer, plus haut responsable du climat aux Nations unies. «C'est une occasion unique de se mettre sur les bons rails. Nous avons une petite fenêtre de tir».

En décembre, la communauté internationale se réunira dans la capitale danoise pour tenter de trouver un accord global au-delà de 2012 sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre, afin d'enrayer le réchauffement et de limiter ses effets dévastateurs annoncés.

A partir de mardi et pendant trois jours, climatologues, glaciologues, océanographes, mais aussi épidémiologistes et économistes présenteront l'état d'avancement de leurs travaux. Selon les organisateurs, quelque 1.600 chercheurs, originaires de près de 80 pays, ont envoyé des contributions.

Quel sera l'ampleur et l'impact de la montée des océans ? Le stockage du carbone en sous-sol est-il une solution réaliste ? Comment adapter la production agricole au réchauffement annoncé ? Quelle sera la place des énergies renouvelables dans un monde moins «carboné» en 2050 ? Comment anticiper le flot des «réfugiés climatiques» ?

L'un des objectifs affichés de ce Congrès est de faire un point de l'état des connaissances depuis les dernières conclusions du Groupe international d'experts sur le changement climatique (GIEC), en 2007.

«Le GIEC, en se basant sur des données qui ont maintenant au moins cinq ans, a fait une projection sur ce à quoi ressemblerait l'avenir. Il est extrêmement utile de pouvoir se rassembler afin de dire "où en sommes-nous par rapport à ces prédictions ?"», explique Katherine Richardson, vice-recteur de l'Université de Copenhague, qui organise cette conférence avec neuf autres universités.

Si certaines études démontrent une accélération des changements climatiques en cours, l'objectif n'est en aucun cas de ne présenter que les prévisions les plus sombres, affirme-t-elle, soulignant que nombre de travaux qui seront présentés à Copenhague seront aussi porteurs d'espoir.

«Nous avons une connaissance beaucoup plus vaste aujourd'hui de ce que peuvent être des "success stories" et sur la façon de répondre à ce défi», explique-t-elle.

Si les négociations internationales en cours sont semées d'embûches, avec en particulier l'épineuse question du financement, les objectifs à moyen terme sont clairs: diminution d'au moins 50% les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2050, soit une réduction d'au moins 80% de la part des pays riches.

Rajendra Pachauri, président du GIEC - et Prix Nobel de la Paix 2007 avec l'ex-vice-président américain Al Gore - et l'économiste britannique Nicholas Stern, auteur d'un rapport référence sur l'impact économique du changement climatique, seront présents à Copenhague pour le rappeler.

Lors de la présentation, il y a plus de deux ans, de son étude, Stern avait lancé une mise en garde sans appel: l'inaction face à la hausse des températures se traduirait par «des dérèglements de l'activité économique et sociale (...) d'une ampleur similaire à ceux qui ont suivi les plus grandes guerres».

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