En Barack Obama, le Québec a trouvé un allié dans la lutte aux changements climatiques, croit la ministre québécoise du Développement durable et de l'Environnement, Line Beauchamp.

La ministre a salué jeudi l'investiture du président démocrate dont le discours, selon elle, marque un «changement de cap» très net de l'administration américaine au regard des enjeux environnementaux.

De l'avis de Mme Beauchamp, le nouveau président exprime des convictions qui concordent avec les positions adoptées par le gouvernement du Québec, notamment sur la nécessité de réduire les émissions de carbone.

«L'expression qu'il utilise pour décrire un nouvel ordre économique mondial basé sur une société moins dépendante du carbone correspond, je pense, à la vision qu'a le gouvernement du Québec», a-t-elle dit à l'occasion d'une conférence de presse à Québec.

Comme le Québec, l'administration Obama veut instaurer «une économie plus moderne et plus verte», a-t-elle ajouté.

D'après Mme Beauchamp, la nouvelle donne politique à Washington pourrait en outre faciliter la mise en oeuvre du «marché du carbone» à l'échelle du continent américain. Le gouvernement du Québec compte parmi les promoteurs enthousiastes d'un tel système de plafonnement et de crédits de carbone de part et d'autre de la frontière.

«Nous étions déjà au travail avec des partenaires sur le continent et cela va se poursuivre. (...) Ce qu'on comprend, c'est que, maintenant, le contexte fédéral américain devrait pouvoir faciliter ces échanges», a soutenu la ministre.

Mme Beauchamp rencontrait la presse jeudi pour annoncer l'octroi de 25 millions $ répartis sur cinq ans pour tripler la superficie d'aires protégées en milieu privé.

Les territoires visés sont situés surtout dans le sud du Québec, dans les zones à forte densité de population.

En vertu du programme, les organismes de conservation de la nature pourront faire l'acquisition de plus de 400 kilomètres carrés de milieux naturels «de grande valeur écologique».

L'État assumera 50 pour cent de la facture.

Depuis 2002, la superficie d'aires protégées est passée de 1 pour cent à plus de 7 pour cent du territoire québécois, a souligné Mme Beauchamp.

L'objectif de huit pour cent que s'était fixé le gouvernement libéral il y a quelques années sera atteint «dans les prochaines semaines», a-t-elle promis.

Parmi les milieux naturels du sud du Québec qui font aujourd'hui l'objet de protection figurent 4000 hectares dans la région des monts Sutton en Estrie, des lots de battures dans la baie de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, et un ensemble de milieux humides bordant la rivière du Sud, en Montérégie.