Les députés européens ont demandé jeudi l'adoption d'un traité international pour protéger la région arctique, menacée par le trafic maritime et l'interêt accru pour ses potentielles réserves de gaz et de pétrole.

La résolution, défendue par l'ancien premier ministre socialiste français Michel Rocard, a été approuvée à une large majorité de 597 voix contre 23 et 11 abstentions lors d'un vote en séance plénière à Bruxelles.

Les élus n'ont toutefois pas osé réclamer un «moratoire de toute prospection ou extension des activités extractives dans la région», comme le proposait le groupe des Verts. Cet amendement a été largement rejeté.

La résolution dresse pourtant une image alarmante de la situation dans l'Arctique où «le trafic maritime a augmenté de manière exponentielle en raison de l'interêt accru pour le forage en mer, du transit de plus en plus fréquent des navires de croisière et des perspectives offertes par le passage du Nord-Ouest».

La région pourrait en effet «receler près de 20% des réserves mondiales de gaz et de pétrole à découvrir», souligne le texte.

Touchée par le réchauffement climatique, la région arctique est devenue voie maritime navigable et zone d'exploitation commerciale, avec des conséquences menaçantes pour la faune.

Or cette région n'est «toujours pas régie par une norme ou une réglementation multilatérale», soulignent les rédacteurs de la résolution.

Le Parlement européen s'est donc prononcé pour l'adoption d'un traité international «s'inspirant du traité de Madrid de 1993 concernant l'Antartique, mais respectant la différence fondamentale résidant dans le fait que l'Arctique est peuplé».

L'Union européenne avec trois États --Suède, Danemark et Finlande-- et ses associés --Islande et Norvège-- représentent plus de la moitié des membres du Conseil arctique mais leurs partenaires sont la Russie, les États-Unis et le Canada.