Des sénateurs démocrates de la côte est des États-Unis se demandent si le Canada en fait suffisamment pour protéger les baleines menacées d'extinction.

Ce groupe de sénateurs, mené par Edward Markey, du Massachusetts, cite notamment la menace d'extinction qui pèse sur les baleines noires de l'Atlantique Nord. Il ne resterait plus que 450 de ces baleines; or, 17 sont mortes l'an dernier, dont 12 au Canada, rappellent les sénateurs américains. Le sénateur Markey se demande si les pêcheurs canadiens sont soumis à des règles aussi strictes que les Américains.

Ces élus démocrates demandent à l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) d'examiner les normes canadiennes de conservation des baleines noires de l'Atlantique Nord. Les sénateurs évoquent même un éventuel embargo sur certaines importations de fruits de mer canadiens si des normes étaient jugées trop souples.

Les importations américaines de fruits de mer valaient plus de 3,3 milliards $ US en 2017.

Le gouvernement canadien et des scientifiques américains ont accueilli avec prudence cette initiative.

Une porte-parole de Pêches et Océans Canada a indiqué qu'Ottawa souhaitait éviter tout impact négatif sur les relations commerciales entre les deux pays. Lauren Sankey assure que le gouvernement canadien coopérera avec le gouvernement américain. Mais elle rappelle qu'Ottawa vient tout juste d'adopter de nouvelles mesures pour protéger les baleines, notamment des normes plus sévères pour les câbles qui relient aux bouées les casiers à homards et à crabes.

La plupart des baleines mortes l'an dernier se sont empêtrées dans des engins de pêche ou ont été heurtées par de gros navires.

Regina Asmutis-Silvia, biologiste auprès d'un organisme de défense des baleines à Plymouth, au Massachusetts, ne croit pas que la meilleure façon de sauver les baleines noires soit de s'en prendre au Canada. Elle estime plutôt qu'il faudrait mettre l'accent sur les mesures de protection dans les eaux américaines, où des baleines sont aussi mortes l'an dernier.

«Il faut maintenant évaluer l'efficacité des mesures de mitigation mises en place au Canada», a soutenu Mme Asmutis-Silvia.

Les autres sénateurs du groupe proviennent du Massachusetts, du New Jersey, du Connecticut, de New York, du Rhode Island, du New Hampshire et du Delaware - mais pas du Maine, l'État voisin du Canada sur la côte Est.

La porte-parole de la NOAA, Kate Brogan, a indiqué mardi que la requête des sénateurs sera étudiée. «L'agence travaille toujours en étroite collaboration avec le Canada pour s'assurer de l'efficacité des mesures qui ont été mises en place pour éviter que des baleines ne s'empêtrent dans les filins, que ce soit dans les eaux canadiennes ou américaines», a-t-elle toutefois précisé.