Le marsouin du Yangtsé, en danger critique d'extinction, se distingue des autres marsouins par son amour de l'eau douce, une préférence rendue possible par des adaptations génétiques spécifiques qui lui vaudraient d'être considéré comme une espèce distincte, selon une étude parue mardi.

Ces marsouins d'eau douce présentent « des adaptations génétiques uniques » et « ne se reproduisent pas avec les populations marines apparentées », explique à l'AFP Rasmus Nielsen de l'Université de Californie à Berkeley (États-Unis), coauteur de l'étude publiée dans Nature communications.

Selon les chercheurs qui s'appuient sur l'étude du génome d'une cinquantaine de marsouins différents, ces particularités font du marsouin du Yangtsé, une espèce à part. Les variantes génétiques qu'ils ont mises en lumière sont notamment liées à la fonction rénale (au transport de l'urée et à la régulation du sodium dans le sang).

Selon les chercheurs, ces marsouins ont quitté les océans et leurs congénères marins il y a environ 5000 à 40 000 ans et « se sont rapidement adaptés à leur nouvel environnement ».

Muni d'une tête ronde au front protubérant, mais sans bec, ce marsouin, le seul à aimer l'eau douce, vit uniquement en Chine dans le fleuve Yangtsé où il a été déclaré en danger critique d'extinction.

« Menacés par l'industrialisation croissante de la région du fleuve, ils ne sont plus que 1000 », précise le chercheur.

Ce sont les derniers cétacés du fleuve Yangtsé après l'extinction du dauphin de Chine, victime d'une pollution dévastatrice, de la pêche illégale et du trafic fluvial.