Le service américain de la pêche et de la faune sauvage (U.S. Fish and Wildlife Service) a placé le bourdon à tache rousse, un important pollinisateur, sur la liste des espèces en danger d'extinction, selon un communiqué.

C'est la première fois qu'une espèce d'abeille fait l'objet d'une telle mesure sur la partie continentale des États-Unis, précise l'USFWS.

Depuis 2000, ces insectes ont vu leur population décliner de 88% ce qui a coïncidé avec une perte ou une dégradation de 87% de leur habitat, combinée aux effets nocifs des pesticides et de pathogènes.

Ces bourdons sont actuellement présents dans seulement 13 États américains et la province d'Ontario au Canada.

Jusque dans le milieu et la fin des années 1990, ces insectes se trouvaient dans 31 États et plusieurs provinces canadiennes, précise la décision finale publiée cette semaine dans le Journal Officiel (Federal Register).

Le Canada avait placé le bourdon à tache rousse sur la liste des espèces en danger dès 2012.

Cette décision entrera en vigueur le 10 février.

Elle prévoit des mesures de protection au niveau national et l'élaboration d'un plan visant à accroître les colonies de ces insectes.

Les États ayant des colonies peuvent recevoir des fonds fédéraux pour les aider à financer ces interventions.

La dégradation de l'habitat est particulièrement éprouvante pour ces pollinisateurs en raison de leurs habitudes pour se nourrir.

Le bourdon à tache rousse est l'une des premières espèces de bourdons en Amérique du Nord à émerger au début du printemps et le dernier à hiberner.

De ce fait, il a besoin d'accéder en permanence pendant de longs mois à une diversité de fleurs, explique l'USFWS.

En octobre 2016, l'USFWS avait accordé pour la première fois le statut d'espèce en danger d'extinction à sept espèces d'abeilles noires à tête jaune d'Hawaï.

Selon une récente étude au niveau mondial, commandée par l'ONU, environ 40% des pollinisateurs invertébrés sont en danger d'extinction.

Cette situation suscite de sérieuses inquiétudes concernant le futur de la production alimentaire mondiale. En effet, 75% des cultures destinées à l'alimentation dépendent au moins partiellement de ces pollinisateurs.