Un éléphant a été tué par des braconniers dans le célèbre parc national Kruger, dans le nord de l'Afrique du Sud, le premier depuis plus de dix ans, a déploré vendredi SANParks, l'agence gouvernementale chargée des parcs nationaux du pays.

Une carcasse en décomposition a été découverte jeudi dans la région de Pafuri, au nord du parc, à proximité des frontières du Mozambique et du Zimbabwe. Alors que les rhinocéros du parc Kruger sont décimés par les braconniers, les éléphants étaient jusqu'à présent épargnés.

«Les éléments de preuve suggèrent que cet éléphant mâle a été abattu pour ses défenses, qui lui ont été arrachées et emportées par des braconniers présumés», a annoncé SANParks dans un communiqué.

Selon le porte-parole de SANParks Ike Phaahla, l'éléphant a été abattu dans une région reculée du parc, probablement début mai. Des rangers du parc ont été guidés jusqu'à sa carcasse par des vautours.

L'Afrique australe abrite plus de la moitié des éléphants d'Afrique, estimée à un demi-million.

À l'exception du Mozambique et du Zimbabwe, la région est jusqu'à présent restée relativement à l'abri du braconnage qui fait des ravages ailleurs sur le continent et qui est même devenu une source de financement du terrorisme.

Tous les spécialistes affirment cependant que la région sera la prochaine cible des braconniers.

«Notre hypothèse, c'est que (les braconniers) cherchaient des rhinocéros. Ils n'en ont pas trouvé et ont abattu un éléphant», a indiqué M. Phaahla à l'AFP.

Selon des chiffres diffusés jeudi par le ministère sud-africain de l'Environnement, 245 rhinocéros ont été tués par des braconniers depuis janvier dans le parc national Kruger, et 376 dans l'ensemble de l'Afrique du Sud, un rythme pour l'instant moins élevé qu'en 2013, année noire avec 1004 rhinocéros tués (dont 606 dans le parc Kruger).

Le dernier recensement effectué en 2012 dans le parc Kruger faisait état de 16 700 éléphants, sur environ 23 000 dans l'ensemble de l'Afrique du Sud.

Le pays abriterait aussi environ 20 000 rhinocéros, pourchassés pour leur corne, revendue sous forme de poudre miracle en Asie, mais les autorités ont cessé de communiquer sur leur population.

Le trafic d'ivoire est lui tiré par une forte demande en Chine et dans une moindre mesure en Thaïlande, malgré un moratoire sur son commerce international décidé en 1989.