Les États-Unis ont annoncé mardi interdire le commerce d'objets en ivoire, un nouvel effort pour aider les pays africains à lutter contre le braconnage visant les éléphants et les rhinocéros.

Le décret de la Maison-Blanche prohibe toute importation d'ivoire d'éléphant d'Afrique, y compris sous forme d'antiquités, et toute exportation - à quelques exceptions près, pour certaines antiquités notamment.

«Cette interdiction représente la meilleure manière de s'assurer que le marché américain ne contribue pas au déclin des éléphants d'Afrique vivant en liberté», pointe la présidence américaine dans un communiqué.

Pour être considéré comme une antiquité, un objet devra avoir plus de 100 ans et répondre à d'autres critères définis dans la loi américaine protégeant les espèces en danger.

Le commerce illégal de l'ivoire est largement alimenté par la demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d'éléphants et les cornes de rhinocéros sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation. Le braconnage a augmenté au cours des dernières années en Afrique.

Le décret de la présidence américaine restreint également le commerce de l'ivoire à l'intérieur des États-Unis et limite aussi à deux le nombre de trophées de chasse d'éléphants qui peuvent être rapportés chaque année dans le pays par une personne.

Lors d'un voyage en Tanzanie l'an passé, Barack Obama avait annoncé le lancement d'un programme à 10 millions de dollars pour lutter contre le trafic de produits de la faune et de la flore, un programme coûtant entre 7 et 10 milliards de dollars chaque année.

«La plus grande partie de l'ivoire et des autres produits issus de la nature qui sont soumis à ce trafic soit passe par les États-Unis, soit y finit», a pointé un responsable de l'administration américaine lors d'une conférence téléphonique. «Nous sommes donc attachés à y mettre un terme».

En vertu du nouveau décret mis en place, il sera légal de posséder des objets en ivoire ou de les céder à ses enfants ou ses petits-enfants, a mis en avant  un autre responsable, mais il sera illégal de les vendre. «Nous sommes face à une situation dans laquelle une corne de rhinocéros vaut plus cher que son poids en or. L'ivoire d'éléphant s'achète jusqu'à 1500 dollars la livre», a-t-il rappelé.

«C'est pour cette raison que nous pensons que l'interdiction de la vente dans notre pays d'ivoire et de corne de rhinocéros est une bonne chose parce que cela va nous aider à être plus efficace pour faire respecter la loi, et cela donnera une place de leader mondial aux États-Unis», a jugé ce responsable, estimant à moins de 500 000 le nombre d'éléphants vivant aujourd'hui en Afrique. «On estime à 35 000 le nombre d'éléphants que nous perdons chaque année», a-t-il conclu.