Les États-Unis ont accusé jeudi en termes très vifs le pouvoir malgache actuel de manquer à son devoir de protection d'espèces menacées et de « promouvoir le trafic de bois précieux », pointant une fois de plus des dérives en matière de droits de l'homme.    

« Les États-Unis sont profondément préoccupés par les récentes découvertes des experts environnementaux internationaux selon lesquelles plus de 90 % des lémuriens de Madagascar sont soit menacés soit au bord de l'extinction », a indiqué son ambassade à Madagascar dans son communiqué.

« Les conclusions des experts ayant assisté à la conférence organisée par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) soulignent le déclin considérable de l'état de droit et l'absence de la bonne gouvernance depuis le coup d'État de 2009 à Madagascar », ajoute-t-elle.

Selon les États-Unis, « l'actuel régime de fait manque d'exercer des responsabilités fondamentales et méprise totalement les normes internationales, que ce soit à travers les abus contre ses citoyens, le harcèlement contre des journalistes, la promotion du commerce illégal de bois précieux protégés, ou en omettant de prendre des mesures contre la traite de personnes en refusant de poursuivre des pédophiles ».

« Les États-Unis exhortent les autorités du régime à cesser tout commerce d'espèces et de bois protégés, et de mettre fin à cette destruction dramatique d'un héritage mondial », conclut le communiqué de l'ambassade américaine.

Les lémuriens, un petit mammifère dont Madagascar abrite la plupart des espèces, viennent d'être classés sur la liste des espèces menacées par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Les États unis mettent régulièrement en garde le régime de Transition malgache contre toutes sortes de dérives depuis la prise de pouvoir anticonstitutionnelle d'Andry Rajoelina en 2009, qualifiée de « coup d'État ».

En juin dernier, un rapport américain sur la traite des personnes dans le monde avait classé Madagascar au plus bas niveau, l'exposant à des restrictions budgétaires pour l'année prochaine.

En mars, les États-Unis avaient utilisé leur droit de veto pour s'opposer à la reprise des financements de la Banque Mondiale à destination de Madagascar estimant que le gouvernement de Transition était « illégitime ».