L'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a déploré lundi une surexploitation des ressources halieutiques, alors que « les pêches et l'aquaculture durables jouent un rôle crucial dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

Dans un second rapport, l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économique, rappelle dans le cadre d'Expo 2012 à Yeosu (Corée) consacrée à la pêche qu'il « est urgent d'instaurer des incitations propices à la viabilité économique et environnementale du secteur ».

Le dernier rapport de la FAO, rendu public à Rome, indique que « de nombreux stocks halieutiques marins contrôlés par la FAO restent soumis à de fortes pressions ».

« Selon les dernières statistiques disponibles, près de 30 % de ces stocks sont surexploités (...) quelque 57 % sont pleinement exploités (c'est-à-dire que les prises atteignent ou avoisinent le rendement constant maximal) et seulement 13 % ne sont pas pleinement exploités », précise la FAO.

Le rapport de l'agence, intitulé La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2012, indique que le secteur a produit un chiffre record de 128 millions de tonnes de poisson destiné à la consommation, assurant à plus de 4,3 milliards de personnes 15 % environ de leurs apports en protéines animales. Les pêches et l'aquaculture représentent aussi une source de revenus pour 55 millions de personnes, de même source.

« Pêches et aquaculture jouent un rôle vital dans l'économie mondiale, nationale et rurale. Les moyens d'existence de 12 % de la population mondiale en dépendent directement ou indirectement. Les pêches et l'aquaculture apportent une contribution importante à la sécurité alimentaire et la nutrition », a souligné le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.

« Le secteur est confronté à toute une série de problèmes tels qu'une mauvaise gouvernance, des régimes d'aménagement des pêches précaires, des conflits sur l'utilisation des ressources naturelles, le recours persistant à de mauvaises pratiques halieutiques et aquicoles », a déploré Árni Mathiesen, chef du Département des pêches et de l'aquaculture à la FAO.

Cette agence onusienne exhorte les gouvernements à déployer « tous les efforts possibles » pour garantir des pêches durables à l'échelle mondiale.

« Pour accroître la contribution des pêches marines à la sécurité alimentaire, aux économies et au bien-être des communautés côtières, des plans de gestion efficaces doivent être mis en place pour reconstituer les stocks surexploités », souligne la FAO.

L'OCDE recommande de son côté de procéder à des évaluations écologiques, économiques et sociales du secteur de la pêche, de fixer des objectifs, des buts et des règles de capture, tout en essayant de réduire celles qui sont accessoires et non retenues.

Les principales menaces « dérivent essentiellement d'une gestion inefficace et d'une mauvaise conservation des habitats», conclut la FAO, appelant la communauté internationale « à miser sur une utilisation réellement durable et responsable des ressources aquatiques afin de satisfaire aux besoins présents tout en garantissant ceux des générations futures ».