Des groupes écologistes ont accusé jeudi le président américain Barack Obama d'avoir échoué à assurer la survie des ours polaires après que son administration eut refusé de déclarer le mammifère en voie d'extinction.

Les États-Unis ont «sacrifié la réalité scientifique par opportunisme politique» et «fait une mauvaise surprise aux ours polaires pour Noël», a dénoncé dans un communiqué Kassie Siegel, du Centre pour la diversité biologique.

En réponse à une poursuite juridique dont elle faisait l'objet, l'agence américaine de la Pêche et de la vie sauvage a reconnu mercredi que les changements climatiques posent «des menaces graves» aux ursidés en faisant disparaître leur habitat arctique, via la fonte des glaces, en Alaska (nord).

L'agence a toutefois refusé de déclarer le plus grand carnivore terrestre «en danger d'extinction», ce qui aurait pu entraîner la création de réserves naturelles dans des zones riches en hydrocarbures.

«J'imagine que si un bulldozer est en train d'abattre votre maison, vous êtes seulement ''menacés''», a ironisé Andrew Wetzler, du Conseil de défense des ressources naturelles.

Washington a annoncé il y a un mois la création en Alaska d'une zone de 484 000 kilomètres carrés (à peine moins que la superficie de la France) au sein de laquelle tout projet susceptible d'avoir un impact sur le mode de vie des ours polaires devra faire l'objet d'un examen minutieux.

La création de cet espace ne signifie pas la fin des forages et autres activités du genre. Mais elle permet d'identifier les «zones géographiques dont les caractéristiques sont essentielles pour la sauvegarde de l'ours et qui requièrent une gestion et une protection particulières», selon l'agence de la Pêche et de la vie sauvage.

L'Arctique abrite l'équivalent de 90 milliards de barils de pétrole et d'énormes réserves de gaz, en majorité en pleine mer, selon l'Institut de géophysique américain (USGS).