Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a critiqué vendredi un projet de création sur l'île de Crète (sud) d'une seconde ferme d'engraissement de thon rouge et dénoncé l'indifférence de la Grèce pour la protection de cette espèce en danger.

«La Grèce a récemment octroyé une autorisation pour la création d'une seconde ferme d'engraissement de thon rouge de 1.100 tonnes, ce qui montre l'indifférence du pays vis-à-vis de la protection de cette espèce», a affirmé à l'AFP, Yiorgos Paximadis, responsable du thon au WWF-Grèce.La Grèce possède déjà une ferme d'engraissement de thon rouge en mer Ionienne (ouest) d'une capacité de 1.000 tonnes et du fait que son quota annuel pour 2008 est fixé à 477 tonnes, «il y a un surplus de capacité des fermes dans le pays», estime M. Paximadis.

Le WWF craint que cette nouvelle ferme contribue à la surexploitation du thon rouge, surpêché en Méditerranée, en particulier par la France, l'Italie et l'Espagne, critiqués à plusieurs reprises par les organisations écologistes.

Les sections grecques du WWF et de Greenpeace relèvent aussi que la Grèce n'avait pas participé à la conférence de la Commission internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (CICTA) en novembre dernier au Maroc.

«Cette absence montre également l'indifférence de la Grèce pour la protection du thon rouge», souligne Antzela Lazou, responsable de Greenpeace-Grèce.

Aux termes de cette conférence, le quota total de pêche pour ce poisson très prisé, mais victime de surpêche chronique depuis des années, a été réduit de 28.500 tonnes en 2008 à 22 000 en 2009, puis à 19 950 tonnes en 2010, aux termes de l'accord conclu lors de cette conférence.

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a estimé que l'adoption de ces quotas n'est pas suffisante pour écarter la menace d'extinction de l'espèce.