Un quart des espèces vivant sur la planète pourrait être menacé d'extinction, a indiqué Jonathan Baillie, directeur de la société zoologique de Londres, lors de la présentation de la liste rouge 2008 de l'Union mondiale pour la nature (UICN) lundi à Barcelone.

«L'idée que une sur quatre de toutes les espèces pourrait être menacée d'extinction ne semble pas déraisonnable», a-t-il déclaré.

En effet, les évaluations de la biodiversité mondiale ont été jusqu'alors limitées à un nombre relativement faible de groupes, essentiellement les mammifères et les oiseaux, a-t-il expliqué.

Ainsi, selon les experts de l'UICN, un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit et un amphibien sur trois, sont menacés de disparition.

Mais l'état des autres groupes est très mal connu.

«Le problème, c'est la taille de certains de ces groupes: comment faire pour évaluer plus d'un million de scarabées?», s'est-il interrogé.

Afin d'élargir le champ des évaluations d'espèces menacées, l'UICN et la société zoologique de Londres ont mis au point un nouvel outil, présenté comme une sorte d'«indice dow jones de la biodiversité».

Cette nouvelle approche consiste à sélectionner un large échantillon aléatoire d'espèces (au moins 1500) au sein de groupes particuliers afin de calculer les tendances des risques d'extinction à l'intérieur de ces groupes.

«Cela fonctionne comme un sondage dans une période d'élections», a-t-il expliqué.

La méthode permet de procéder à plusieurs évaluations d'un groupe à plusieurs intervalles et d'en mesurer ainsi l'évolution.

«Avec cette technique, nous pouvons évaluer un groupe d'espèces -- nous en connaissons la proportion menacée, nous savons où elles sont menacées et nous savons pourquoi elles le sont», a-t-il commenté.

Appliquée aux reptiles, dont la situation était jusqu'alors mal connue, cette approche a montré qu'environ 22% étaient menacés.

«Quand on ajoute cela à ce que l'on connaît déjà sur les mammifères, les oiseaux et les amphibiens, on s'aperçoit que 24% de tous les vertébrés terrestres sont menacés d'extinction», a-t-il observé.

Les invertébrés et les plantes n'ont pas encore faire l'objet d'évaluations de ce type.