Plus de 8000 orangs-outans vivant sur l'île de Bornéo sont menacés en raison du rejet d'un moratoire sur l'extension des plantations de palmiers à huile par des entreprises indonésiennes, a mis en garde jeudi une ONG spécialisée à Jakarta.

Le rejet du moratoire proposé par Greenpeace signifie qu'il n'existe toujours pas de mécanisme efficace pour protéger les milliers de grands singes roux vivant à l'état sauvage dans les forêts équatoriales de Bornéo, a déclaré Novi Hardianto, du Centre pour la protection des orangs-outans (COP).Des militants de cette association ont récemment observé que deux grandes compagnies d'huile de palme continuaient à étendre, en déboisant, leurs immenses concessions d'huile de palme.

Ces groupes ont estimé que le moratoire de Greenpeace n'était pas nécessaire en raison de l'engagement qu'ils ont pris il y a quelques années de promouvoir un développement durable de la culture de palmiers à huile.

Mais, pour M. Hardianto, «si cela continue à ce rythme, nous allons assister à la disparition des orangs-outans dans cet environnement dans les trois ans».

Le COP évalue à environ 20 000 le nombre d'orangs-outans vivant actuellement en liberté dans la province de Kalimantan Centre et que près de 3000 de ces primates arboricoles meurent chaque année.

L'un des deux groupes mis en cause, Agro Group, a démenti jeudi les accusations du COP, affirmant qu'il en était encore au stade d'évaluation des zones à protéger sur les concessions récemment obtenues dans cette région.

L'Indonésie est devenue le principal producteur mondial d'huile de palme, utilisé dans la margarine, les shampooings ou les biocarburants, et dont la demande ne cesse d'augmenter.