Les États-Unis ont classé les lions d'Afrique et d'Inde parmi les espèces animales «en danger», a annoncé lundi l'agence américaine de protection de la nature (US Fish and Wildlife Service), qui note un «déclin spectaculaire» de ces grands félins.

Il ne reste plus que 20 000 de ces lions, dont 1400 spécimens appartiennent à la sous-espèce Panthera leo leo, vivant en Inde (environ 500 spécimens) et en Afrique centrale et occidentale (900), selon l'agence américaine.

Une sous-espèce de lions nommée Panthera leo melanochaita, qui comprend entre 17 000 et 19 000 animaux en Afrique de l'est et du sud, est elle classée comme «menacée».

Cette décision pourrait générer davantage de régulations sur l'importation et l'exportation des carcasses de lions.

Elle a lieu après la mort du lion Cecil, tué en juillet par un dentiste américain au Zimbabwe, qui avait fait scandale.

«Aujourd'hui nous vous racontons l'histoire du point de vue des lions», a déclaré le directeur de l'agence américaine, Dan Ashe.

Ces animaux, dont la population a diminué de 43 % en deux décennies en raison notamment de la perte de leur habitat et l'augmentation de la densité humaine, sont «l'une des espèces les plus aimées de la planète et une part irremplaçable de notre héritage commun», a souligné M. Ashe.

La décision n'interdit pas en soi de chasser les lions, mais «met la barre beaucoup plus haute» pour ceux qui demanderont un permis de chasse au lion, a-t-il expliqué à la presse.

Ceux qui violent les lois de protection de la nature ne pourront pas obtenir ce permis et son coût sera relevé.

«Comme nous le voyons dans le déclin spectaculaire des populations de lions, faire mieux relève de la responsabilité du secteur de la chasse et du chasseur américain en particulier», a souligné M. Ashe.

M. Ashe a précisé qu'il ne faisait pas référence à des transgressions spécifiques par les chasseurs américains, mais au «corps de la science dans son ensemble qui a montré que les lions étaient en danger ou menacés d'extinction et que nous devons inverser la tendance».

«La chasse, et en particulier la chasse au trophée, va devoir conduire à une amélioration des populations de lions sauvages», a-t-il affirmé.

Selon M. Ashe, la garantie de populations saines de lions dans les forêts indiennes et la savane africaine «dépend des actions de chacun d'entre nous, pas seulement des personnes en Inde et en Afrique».

L'ONG Wildlife Conservation Society et la Humane Society, des associations américaines de protection des animaux, ont acclamé la décision qui doit prendre effet dans 30 jours.

«Les chasseurs de trophées sont directement responsables du massacre d'au moins 5.647 lions au cours des 10 dernières années», a insisté le président de la Humane Society, Wayne Pacelle, convaincu que la nouvelle classification «devrait changer de façon radicale l'équation» pour les chasseurs de trophées américains.

Les experts estiment qu'il y avait quelque 500 000 lions au début du 20e siècle et 200 000 au milieu du 20e siècle.