Conservation de la nature Canada (CNC) prévoit dépenser de 20 à 25 millions de dollars pour protéger des habitats d'espèces en péril au Québec dans les cinq prochaines années. L'organisme, qui a pour mission d'acquérir des terres aux fins de conservation, aura cependant fort à faire dans la grande région de Montréal, où la valeur des terrains est plus élevée qu'ailleurs en province.

En mai dernier, Ottawa a confirmé que CNC recevra une enveloppe de 100 millions au cours des cinq prochaines années dans le cadre du Plan de conservation national du gouvernement fédéral. Entre 20 à 25% de cette somme ira à des acquisitions de terrains au Québec, a signalé hier le vice-président de CNC pour le Québec, Joël Bonin. Mais comme l'organisme n'investit qu'à la condition que d'autres partenaires s'associent à un projet, «on s'attend à multiplier la somme totale par trois, quatre ou cinq», précise M. Bonin.

Au Québec, ce sont jusqu'à 125 millions qui pourraient ainsi être consacrés à l'achat de terres privées dans les cinq prochaines années. L'organisme concentrera ses efforts dans la région des Appalaches, les basses terres du Saint-Laurent et les contreforts des Laurentides. CNC dit être actif là où les terres sont en majorité des propriétés privées et où se trouvent plus de 80% des espèces en péril.

Dans la grande région de Montréal, CNC dit s'intéresser entre autres aux oiseaux migrateurs, qui sont touchés de façon importante par le réchauffement climatique. Cependant, CNC ne peut faire fi de la dure loi du marché. Les terrains n'ont pas la même valeur dans la région de Montréal qu'ailleurs en province. «Ça peut paraître beaucoup, 100 millions, mais c'est peu», signale Joël Bonin. Par exemple, l'organisme s'apprête à acheter à Montréal des terrains d'une superficie de 6 hectares pour 2,5 millions. «Pour le même montant, en région, on obtient 2000 hectares.»

«Nous allons annoncer bientôt une acquisition pour protéger une tortue géographique dans la région du lac des Deux Montagnes, précise M. Bonin. Nous sommes aussi impliqués dans le travail qui est fait pour protéger trois îles de la rivière des Mille Îles, à Laval.»