Le premier ministre japonais a indiqué lundi qu'il allait tout faire pour relancer la chasse à la baleine commerciale, et ce malgré un verdict de l'ONU lui interdisant cette chasse en Antarctique.

«Mon objectif est la reprise de la chasse commerciale par le biais de recherches sur les cétacés afin d'avoir les données scientifiques nécessaires à la gestion des ressources baleinières», a déclaré Shinzo Abe devant une commission parlementaire.

«Je vais notamment accentuer les efforts pour que notre position soit comprise par la communauté internationale. C'est regrettable que cet aspect de la culture japonaise ne soit pas compris», a-t-il ajouté en référence à la tradition de chasser le cétacé et d'en manger la chair.

M. Abe est allé jusqu'à évoquer les services religieux qui honorent les baleines après chaque campagne de chasse.

Le 31 mars dernier, la plus haute juridiction des Nations unies avait ordonné au Japon d'arrêter la chasse à la baleine en Antarctique.

Saisie en 2010 par l'Australie, la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye avait finalement estimé que le Japon déguisait une activité commerciale en programme de recherche scientifique, détournant ainsi un moratoire sur la chasse commerciale instauré en 1986 par la Commission baleinière internationale (CBI).

Tokyo avait annoncé son intention de respecter ce verdict. Il a annulé la campagne 2014-2015 prévue en Antarctique, mais a toutefois précisé le 18 avril qu'il comptait revoir son programme «scientifique» pour le soumettre à la CBI cet automne.

La chasse continue toutefois dans le Pacifique nord-ouest, officiellement là encore pour des motifs «scientifiques», ainsi que dans les eaux côtières japonaises, qui échappent pour leur part aux zones concernées par le moratoire de 1986.

Depuis le verdict de la CIJ, Rakuten, le géant japonais de la vente par internet, a sous la pression des écologistes décidé de ne plus proposer de produits à base de baleine ou de dauphin.

Commercer cette viande «ne viole en rien la loi internationale ou nationale», a déclaré lundi devant la même commission parlementaire le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Yoshimasa Hayashi, un fervent défenseur de la chasse aux cétacés : il a organisé une «semaine de la baleine» qui a démarré ce lundi.

Malgré une consommation de viande de baleine de moins en moins importante au Japon, un sondage a révélé fin avril qu'environ 60 % des Japonais sont pour la poursuite de la chasse.