Un accord commercial visant à vendre de la viande de phoque canadienne en Chine, annoncé il y a plus de trois ans, a largement été torpillé par des défenseurs des droits des animaux, accuse la ministre des Pêches et Océans, Gail Shea.

Cette dernière a annoncé l'entente à Pékin en janvier 2011. À ce moment, elle avait affirmé que le fait d'obtenir l'accès au marché du pays le plus peuplé de la planète insufflerait une nouvelle énergie à une industrie affaiblie, cette année-là, par une nouvelle interdiction de vente des produits du phoque en Europe.

À l'époque, des représentants de l'industrie canadienne de la chasse au phoque avaient indiqué qu'une cargaison de viande de phoque était déjà empaquetée et prête à être expédiée en Chine. Le gouvernement chinois a cependant demandé par la suite une révision de l'entente, un processus bloqué depuis.

Mme Shea blâme le mouvement de défense des droits des animaux pour avoir fait pression sur le gouvernement chinois afin de le faire reculer, en raisons de craintes voulant que la chasse canadienne soit cruelle.

Dans une entrevue accordée dimanche, la ministre a répété que la chasse au phoque était tout sauf cruelle. Selon Mme Shea, il est nécessaire de rassurer la planète sur le fait qu'il s'agit d'une pratique humaine permettant d'assurer la survie de l'espèce.

Des groupes opposés à cette industrie ont réussi à faire circuler de fausses informations à propos du massacre des jeunes phoques, une pratique interdite depuis les années 1980, a poursuivi Mme Shea.

«Il s'agit d'une chasse bien réglementée. Les gens ne courent pas dans tous les sens en tuant des phoques avec des gourdins. Plus de 90 pour cent des animaux sont plutôt tués à l'arme à feu», a-t-elle dit.

La chasse annuelle sur la côte Est a débuté lundi dans des conditions difficiles, principalement au large de la côte nord-ouest de Terre-Neuve.

L'industrie représente une petite portion du secteur des pêches dans les provinces atlantiques et au Québec. Mais la chasse annuelle a un fort impact politique à Terre-Neuve-et-Labrador, où vivent la majorité des chasseurs enregistrés.