La prospection pétrolière et la hausse du trafic maritime dans l'Arctique sont de nouvelles menaces planant sur l'ours polaire, ont averti les représentants des cinq États riverains de l'Arctique et ceux d'ONG réunis à Moscou.

«Aujourd'hui, nous faisons face à de nouveaux défis tels que la hausse du trafic maritime et le développement de l'exploration du pétrole et du gaz», a déclaré Leona Aglukkaq, ministre de l'Environnement du Canada, au premier jour d'un forum international consacré à la préservation de ce plantigrade, organisé par la Russie et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Le nombre d'ours blancs est actuellement estimé entre 20 000 et 25 000 spécimens répartis entre le Canada (16 000), la Russie, les États-Unis, le Groenland et la Norvège.

Mais avec les émissions de gaz à effet de serre, le développement de l'exploitation des ressources de cette zone protégée, la banquise subit une fonte accélérée, ce qui menace l'ours.

L'ours blanc est en effet très dépendant de la banquise, où il chasse le phoque. La modification du milieu bouleverse ses repères et perturbe la gestation des femelles.

«Nous sommes inquiets du développement de la route maritime du nord et de l'exploration des hydrocarbures», a déclaré Sergueï Kavry, membre de l'association des peuples autochtones du Nord, de Sibérie et de l'Extrême-Orient russe.

La Russie mise en effet sur l'exploitation de la route maritime du nord, un projet stratégique voué à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux.

Elle s'est aussi lancée, avec ses champions Gazprom et Rosneft, ces dernières années dans la course à l'exploration du pétrole et du gaz dans l'Arctique.

Gazprom doit lancer la production sur sa plateforme Prirazlomnaïa, en mer de Barents, que des militants de Greenpeace ont tenté d'escalader en septembre pour en dénoncer les risques pour l'environnement. Cette action a valu aux trente membres d'équipage du navire de Greenpeace d'être arrêtés et placés en détention provisoire pendant plus de deux mois. Leur inculpation pour «piraterie» a ensuite été requalifiée de «hooliganisme», mais ils encourent 7 ans de prison.

Le ministre russe de l'Écologie, Sergueï Donskoï, a assuré que la Russie, qui a créé 19 zones protégées dans l'Arctique, allait poursuivre dans cette voie et augmenter le nombre de réserves.

Il a aussi indiqué qu'une loi allait être adoptée pour obliger les sociétés opérant dans la zone à employer les technologies les plus avancées pour leurs activités et à préparer des procédures d'urgence en cas de catastrophe et de marée noire.