Après le Mondial-2014, le stade de Recife, aujourd'hui en construction, servira d'embryon à la première « ville intelligente » du Brésil, un projet d'urbanisme respectueux de l'environnement qui donne la priorité à la qualité de vie de ses habitants.

À 20 km de Recife, la capitale de l'État de Pernambouc (nord-est), se dresse au milieu de nulle part l'Arena Pernambuco, l'un des quatre stades sortis de terre pour la prochaine Coupe du monde en pleins travaux.

Situé à l'extérieur de la ville de Sao Lorenço da Mata, le stade - entièrement en béton et édifié par des milliers d'ouvriers - est le commencement de ce que ses créateurs définissent comme « le premier centre urbain intelligent du Brésil » : une zone de 240 hectares où 30 000 habitants pourront accéder à des services de qualité et respectueux de l'environnement, par le biais d'une simple carte d'accès électronique.

L'Arena Pernambuco sera pour Recife - une ville connue pour ses églises du XVIe siècle - le point de départ d'une nouvelle identité inscrite dans le XXIe siècle : « C'est le projet le plus ambitieux des 12 sites de la Coupe du Monde. C'est le seul qui transcende la simple construction ou rénovation d'un stade », explique à l'AFP Ricardo Leitao Teixeira, le chef du comité d'organisation locale.

De l'anglais « smart city », la « ville intelligente » utilise les nouvelles technologies au service des citoyens. C'est également une ville capable de créer de l'emploi, de mettre au service de ses habitants des transports de haute qualité et de garantir une grande mobilité.

Symbole du futur

À première vue, il est difficile d'imaginer ce que les concepteurs du projet envisagent concrètement. Sao Lorenço de Mata et ses 103 000 habitants est aujourd'hui davantage une carte postale du passé qu'un symbole du futur, avec ses rues étroites et ses eaux usées qui coulent à ciel ouvert.

Les routes qui relient Recife au stade ont été élargies. Depuis le quartier touristique, on met aujourd'hui environ une heure et demie pour arriver au complexe sportif, en raison des embouteillages, mais les organisateurs assurent que pendant le Mondial, le temps de trajet sera réduit à 30 minutes.

Après la Coupe du monde, une université, une zone consacrée aux loisirs, un centre d'affaires, puis des habitations seront construits près du stade, l'un des plus modernes du Brésil.

« On voit déjà que le Mondial change la vie de Sao Lorenço. Le développement économique et social tant attendu arrive aujourd'hui », se félicite Almir Barros, un soudeur de 40 ans.

« Ville de la Coupe »

Celle qu'on appelle déjà « la ville de la Coupe », donnée en concession pour 30 ans au géant brésilien du BTP Odebrecht, se veut être l'héritage le plus visible du Mondial.

« Il s'agit d'un projet novateur, car dans cette ville, il y aura des infrastructures liées à l'éducation, aux loisirs, et cela va créer des emplois. C'est nécessaire pour que les gens veuillent s'installer ici », affirme José Ayres, le directeur technique d'Odebrecht.

Recife a fait un effort colossal pour convaincre la FIFA que son stade, au coût estimé à 265 millions de dollars, serait prêt pour la Coupe des Confédérations en juin 2013, un an avant la Coupe du Monde.

La FIFA décidera en novembre, avec 80 % des travaux finis, si Recife sera ou non l'un des six sites retenus pour cette compétition.

Au total, le gouvernement et le groupe privé vont investir quelque 2,25 milliards de dollars jusqu'à 2014 pour que Recife puisse recevoir cinq matchs de la Coupe du Monde. Le Brésil devrait dépenser plus de 13 milliards de dollars pour organiser la Coupe du Monde.