Fini l'époque où tous les déchets produits lors des festivals se retrouvaient systématiquement à l'incinérateur. Les nouvelles mesures apportées en cette année du 400e pour améliorer le recyclage auraient permis de récupérer les deux tiers des détritus laissés sur les sites, selon la firme environnementale embauchée par la Ville.

L'interdiction des verres de bières irrécupérables (type 6) semble porter ses fruits, à entendre Francis Denault, conseiller chez Takt-etik. Au spectacle de Céline Dion, son équipe a ainsi pu récupérer deux conteneurs de matières recyclables contre un seul de déchets. Cette «récolte» serait d'ailleurs représentative du ratio de recyclage observé lors des grands événements en cette année de festivités continues, selon ce responsable de la gestion des matières résiduelles.Seul le spectacle de Paul McCartney échappe à la règle, la longue attente de ses fans aux portes des plaines d'Abraham ayant gonflé la quantité de déchets irrécupérables ou «à usage unique», pour reprendre les termes de M. Denault.

«C'était un champ de bataille incroyable. Je n'avais jamais vu ça. J'en ai ramassé des chaises brisées et des coussins abandonnés ce jour-là!»

Après pratiquement chaque événement cette année, une équipe de Takt-etik qui pouvait compter jusqu'à 50 personnes triait les déchets laissés sur les sites. Les verres de bières jonchant le sol étaient ainsi ramassés et récupérés. Le contenu des poubelles était également passé au peigne fin pour en retirer les matières recyclables.

Rappelons que depuis avril, les événements publics doivent distribuer la bière dans des verres de plastique recyclable, soit de type 1 ou 5. L'interdiction du plastique 6 a été décidée, ce plastique n'ayant pas une assez bonne valeur de revente pour être récupéré.

Bacs ignorés

Les organisateurs ont eu beau installer des dizaines de bacs de récupération, la majorité des matières recyclables se sont retrouvées à même le sol ou aux poubelles. «Il y a encore beaucoup de festivaliers qui jettent les verres dans les poubelles», confirme M. Denault.

Celui-ci ne blâme pas pour autant les citoyens. «C'est malheureux, mais c'est com­pré­hen­si­ble : tu es à un spectacle, tu vois la poubelle au loin, mais est-ce que tu vas t'y rendre et perdre ta place pour jeter ton verre?» souligne l'éco-conseiller.

Et phénomène de foule, plusieurs des bacs de recyclage ont été vandalisés. Plusieurs ont en effet vu ces contenants bleus comme une belle occasion d'avoir un point de vue plus élevé et de mieux voir la scène. «Aussitôt que quelqu'un s'assoit sur le bac, il devient inutilisable.»

Si ces problèmes restent intimement liés aux grands événements, reste qu'une campagne de sensibilisation devra être mise de l'avant pour encourager les gens à faire un plus grand effort pour jeter leur verre dans les bacs. Et à ne pas vandaliser les bacs.