Quelques dizaines d'irréductibles continuaient d'occuper jeudi le camp des opposants à la construction d'un oléoduc controversé dans les prairies du Dakota du Nord.

Les forces de l'ordre sont arrivées dans la matinée dans des véhicules blindés, pour accompagner les engins de chantier qui doivent déblayer le camp, qui abritait les opposants au projet depuis un peu moins d'un an.

Selon les autorités, une cinquantaine de personnes pourraient encore s'y cacher, et elles risquent l'interpellation.

Les autorités avaient donné aux occupants de ce camp jusqu'à mercredi à 14h00 (16h00 HE) pour l'évacuer et elle avait déjà procédé à plusieurs arrestations mercredi soir.

Pendant la belle saison - assez brève dans cet État du nord des États-Unis -, des milliers de militants s'étaient rassemblés pour empêcher la poursuite de la construction.

Plus tôt dans le mois, l'administration de Donald Trump a relancé l'oléoduc contesté, revenant sur une décision prise au mois de décembre par Barack Obama, au grand dam des populations amérindiennes locales.

La tribu sioux de Standing Rock estime ainsi que l'oléoduc passe sur des sites sacrés et menace ses sources d'eau potable.

L'opérateur de l'oléoduc, Energy Transfer Partners, affirme de son côté que l'installation sera sûre, bénéficiant de technologies dernier cri pour prévenir toute catastrophe environnementale.

Des opposants, qui se comptaient par milliers à certains moments, étaient ainsi rassemblés depuis le mois d'avril dans cet État du Nord pour bloquer les travaux, provoquant des échauffourées musclées entre manifestants et forces de l'ordre. L'administration Obama avait mis fin à des mois de conflit en décembre en recommandant d'étudier un tracé alternatif.

Après l'évacuation des derniers militants mercredi, les autorités prévoyaient de nettoyer ce qui reste du camp de fortune qui avait été installé, afin de ne pas contaminer les eaux environnantes. Plus de 230 camions de débris et détritus avaient déjà été évacués lundi.

L'oléoduc Dakota Access Pipeline, projet à 3,8 milliards de dollars, doit s'étendre sur quatre États du Nord et faire près de 1900 kilomètres de longueur. Il vise à transporter l'or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux États-Unis, vers un centre de distribution dans l'Illinois.

La tribu de Standing Rock, appuyée par les Sioux de la tribu Cheyenne River, a déposé il y a deux semaines devant un tribunal fédéral une demande pour faire cesser la construction de l'oléoduc, affirmant que ses droits constitutionnels seraient violés si la mise en place de l'oléoduc se poursuivait.