Non seulement le projet d'oléoduc Énergie Est aurait « peu d'impact » sur le coût du gaz naturel au Québec, les prix pourraient même augmenter si ce mégaprojet de TransCanada ne se réalise pas, tranche la Régie de l'énergie.

Dans un avis rendu public mercredi matin, l'organisme réglementaire juge que le projet de TransCanada ne met pas en péril l'approvisionnement en gaz de la province. Il presse cependant le promoteur de maintenir la capacité du reste de son réseau de transport afin de satisfaire les besoins de ses clients québécois.

La Régie contredit du coup Gaz Métro, qui craint que la réduction de la capacité de transport vers la province n'entraîne une hausse des prix de cette ressource. La présidente du distributeur, Sophie Brochu, a prévenu ces dernières semaines que le projet pourrait entraîner la fermeture d'entreprises et d'hôpitaux.

Énergie Est prévoit la conversion en oléoduc d'un gazoduc qui relie l'Alberta à l'est de l'Ontario, ainsi que la construction d'un nouveau pipeline jusqu'au Nouveau-Brunswick. Dans son étude, lancée l'été dernier, Régie tentait notamment d'établir si la fermeture du gazoduc transcanadien affecterait l'approvisionnement en gaz naturel du Québec.

L'organisme convient que la capacité de transport du réseau de TransCanada sera réduite. L'entreprise projette de compenser cette baisse par la construction d'une nouvelle canalisation. La Régie l'incite à mieux évaluer les besoins de ses clients avant d'en déterminer la capacité.

« La Régie conclut que le projet Énergie Est aura peu d'impact sur le prix du gaz naturel aux carrefours d'échange de Dawn et AECO, peut-on lire dans l'avis. Comme les distributeurs du Québec s'approvisionnent à ces points, le projet Énergie Est affectera peu leur coût de fourniture. »

La Régie qualifie par ailleurs de « souhaitable » la conversion du gazoduc entre l'Alberta et le nord de l'Ontario. Cette canalisation est actuellement sous-utilisée et le deviendra encore davantage en raison de l'essor de la production de gaz de schiste aux États-Unis.

Si les clients américains de TransCanada ne renouvellent pas leurs contrats, il y aura à terme une importante surcapacité du réseau gazier de l'entreprise.

« Dans ce contexte, la fiabilité des approvisionnements en transport ne constitue pas un enjeu, peut-on lire dans l'avis. Par contre, il en résultera une pression à la hausse sur les tarifs de transport dans ce segment du réseau principal après 2020. »

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