Les investissements dans les énergies renouvelables dans le monde ont affiché un recul de 20% au troisième trimestre, l'Allemagne tombant même au plus bas depuis... 2004, selon des statistiques publiées dimanche soir.

Au troisième trimestre, les investissements mondiaux dans les «énergies propres» ont atteint 45,9 milliards de dollars, selon le fournisseur de données Bloomberg New Energy Finance (BNEF).

Soit une baisse de 20% par rapport au troisième trimestre 2012, mais aussi de 14% par rapport au deuxième trimestre 2013, selon BNEF.

En dehors du premier trimestre 2013 (43,6 milliards), le troisième trimestre 2013 est donc le plus mauvais depuis le premier trimestre 2009, très loin de son record du deuxième trimestre 2011 (77,9 milliards).

«Après un deuxième trimestre légèrement plus prometteur, nous avons un chiffre très décevant au troisième trimestre. 45,9 milliards, c'est beaucoup d'argent, plus que l'investissement total de 2004, mais la perte d'élan est inquiétante», relève le président de BNEF, Michael Liebreich, dans un communiqué.

«Le troisième trimestre affiche une faiblesse quasi tous azimuts, avec des investissements en Chine, aux États-Unis et en Europe tous en baisse par rapport à la période équivalente de 2012», souligne BNEF.

Conséquence, le total de 2013 devrait être inférieur à celui de 2012, qui avait déjà décliné de 11% par rapport à l'année record de 2011.

BNEF relève «l'incertitude politique en Europe, la tentation du gaz peu cher aux États-Unis, le coup de frein des investissements dans le solaire et l'éolien en Chine et un affaiblissement général de la volonté politique dans plusieurs pays».

Le cas de l'Allemagne est particulièrement frappant. Comme au deuxième trimestre (1,7 milliard), le champion de l'«Energiewende» (virage énergétique) affiche un score catastrophique: 1,6 milliard de dollars, contre 4,6 milliards au troisième trimestre 2012, et loin des trimestres record au-delà des 10 milliards.

C'est le plus mauvais trimestre en termes d'investissement depuis le troisième trimestre 2004, et cela fait passer l'Allemagne derrière le Royaume-Uni (2,6 milliards).

Premier marché national, la Chine baisse de 6% par rapport au deuxième trimestre, à 13,0 milliards. Les États-Unis chutent de 42% à 5,5 milliards. La France décline également nettement (-40%) à 727 millions.

Seuls points positifs: des bons chiffres au Canada et en Amérique du Sud, ainsi qu'au Japon, de bonnes performances boursières du secteur ainsi qu'un parc solaire mondial dont la capacité devrait progresser de 36,7 gigawatts cette année, un nouveau record.