Le gouvernement Harper produira un avant-projet de réglementation des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l'industrie pétrolière et gazière l'an prochain, a affirmé un émissaire du gouvernement fédéral à la conférence de Bonn sur les changements climatiques, hier.

Le négociateur en chef du Canada dans ce domaine, Guy St-Jacques, a affirmé devant la communauté internationale que le Canada est en voie de réglementer ce secteur industriel, plus grand émetteur de GES du pays après le transport.

«Nous échangeons avec les provinces et avec l'industrie sur le développement d'une approche réglementaire, a-t-il déclaré dans une allocution retransmise sur l'internet. Dans le secteur du pétrole et du gaz, nous nous attendons à mettre en place un avant-projet de réglementation d'ici l'an prochain.»

Le gouvernement fédéral a opté pour une approche dite «sectorielle» pour freiner les émissions de GES du pays. Il imposera donc des règles d'émissions à chaque secteur industriel.

Le gouvernement a déjà adopté de nouvelles normes dans le secteur des transports. Mais celui du pétrole et du gaz, qui comprend une industrie des sables bitumineux en pleine expansion, est fort attendu de l'opposition et des écologistes.

Plus tôt cette semaine, au cours d'un comité plénier qui a duré quatre heures, le ministre de l'Environnement, Peter Kent, n'a pas précisé à quel moment les nouveaux règlements pour encadrer la production de gaz et de pétrole entreraient en vigueur. Il s'est contenté de dire que des consultations étaient en cours et que le gouvernement souhaitait imposer des normes à chacun des secteurs industriels.

Le Nouveau Parti démocratique s'est d'ailleurs étonné que le ministre soit resté plus évasif devant des élus canadiens que l'a été son émissaire dans un forum international. Et ce, même si sa critique en matière d'environnement, Megan Leslie, s'est réjouie de l'imposition prochaine de nouveaux règlements.

«Ou alors nous avons une situation où la main gauche ne sait pas ce que fait la main droite et que le ministre est mal informé sur ce qui se passe dans son propre département, ou bien le ministre tente de nous cacher de l'information lorsque nous lui posons des questions directes, a-t-elle indiqué. Les deux situations sont alarmantes.»

EN CHIFFRES

22%

Part des émissions de GES du Canada provenant de l'industrie du pétrole et du gaz

7%

Part des émissions de GES liée à l'exploitation des sables bitumineux

24%

Part des émissions de GES liée aux transports

Source: Environnement Canada