Une nouvelle voix s'élève contre l'exploitation et l'exploitation des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent. Au terme de son conseil confédéral qui s'est conclu vendredi à Québec, la CSN réclame un moratoire immédiat et complet sur les projets en cours ou à venir à l'île d'Anticosti et en Gaspésie.
Avant de donner le feu vert aux entreprises, la centrale syndicale souhaite que le gouvernement démontre qu'il est capable de mesurer tous les impacts sociaux et les risques environnementaux associés à ces projets.
Cette décision de la CSN s'arrime avec une position portée par les conseils centraux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Bas Saint-Laurent, qui font front commun pour un développement économique qui ne s'opère pas à n'importe quel prix et trop d'incertitudes entourent les projets en cours.
Le syndicat déplore l'absence d'études dites «sérieuses» qui pourraient leur permettre d'obtenir des garanties en matière de protection des ressources naturelles et du milieu de vie.
Le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand, a effectué un bref passage aux Iles-de-la-Madeleine. Il partage en partie les vues des militants environnementaux qui réclament la fin des combustibles fossiles, mais ce passage s'inscrit dans une démarche sur plusieurs années.
Selon lui, il faut tendre vers un monde sans hydrocarbures, mais en attendant, on ne peut exclure que ce temps n'est pas encore venu.
«Éventuellement, il faut vivre dans un monde sans carbone, c'est clair, mais il faut vivre avec la réalité de tous les jours, cette disparition va se faire au fil des années», a indiqué Pierre Arcand.
Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique pour les questions environnementales prône une plus grande maîtrise des enjeux avant d'aller de l'avant sur la Côte-Nord, dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
«Les recherches qui y sont menées ne doivent pas ouvrir la porte, sur l'ensemble du Québec, à une technique d'exploitation dont les dommages environnementaux et sociaux sont lourds de conséquences », a-t-il déclaré.