La Commission européenne a annoncé mercredi un financement de 50 millions d'euros pour construire en Chine une centrale électrique équipée de la technologie du captage et du stockage des rejets de CO2, afin d'aider ce pays à lutter contre le réchauffement du climat.

Cette technologie doit permettre de réduire à un niveau insignifiant les émissions de CO2 des centrales électriques fonctionnant au charbon, souligne Bruxelles.

La Chine est devenue le plus gros émetteur de dioxyde de carbone (CO2), devant les États-Unis, et le charbon représente 70% des formes d'énergie utilisées dans ce pays.

Le financement européen est une contribution pour un projet dont le coût est estimé entre 300 et 500 millions d'euros.

Les 50 millions d'euros vont servir à la phase de construction et d'exploitation du projet.

Ils seront prélevés sur les 60 millions d'euros affectés à la coopération avec les pays à économie émergente dans le domaine des technologies de combustion propre du charbon et de captage et stockage du carbone, a précisé la Commission européenne.

«Il est indispensable que les pays en développement, comme les pays développés, agissent pour empêcher la planète d'atteindre le seuil critique de 2°C de réchauffement», a souligné le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas.

Pour parvenir à cet objectif, il faudrait que la technologie du CSC (capture et stockage du carbone) soit appliquée en 2030 pour quelque 18% de la production électrique mondiale d'origine fossile, précise la Commission.

Une conférence internationale est prévue en décembre à Copenhague pour tenter de conclure un nouvel accord contraignant afin de limiter le réchauffement du climat et ses conséquences.

Des engagements sont demandés à tous les pays du monde pour limiter leurs émissions de CO2 et des autres gaz à effet de serre, cause de ce réchauffement.

«Le fait que l'UE finance la construction d'une centrale électrique intégrant cette technologie innovante en Chine prouve que notre objectif commun est d'aller bien au-delà de Copenhague et de préparer le terrain pour la diffusion des techniques de combustion propre du charbon en vue de la production d'électricité partout dans le monde», a commenté la commissaire en charge des Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner.

Les Européens ont pour leur part prévu 1,05 milliard d'euros dans leurs plans de relance économique pour cofinancer douze projets pilotes de centrales équipées de cette technologie dans l'UE en 2015.

Les appels d'offres doivent désormais être lancés pour passer à la phase de réalisation.

La Pologne est le pays européen le plus dépendant des centrales au charbon pour produire son électricité, mais ces centrales très polluantes sont en activité dans nombre d'États.