Ottawa et l'Alberta sont arrivés à une entente détaillant le fonctionnement d'une agence de surveillance environnementale promise depuis longtemps.

Selon Wayne Wood, d'Environnement Alberta, les signatures ont été apposées, et son bureau a appris jeudi que le ministre fédéral de l'Environnement Peter Kent avait signé le document plus tôt cette semaine.

L'agence est considérée comme un élément essentiel de la position des deux gouvernements selon laquelle les sables bitumineux sont développés de façon responsable. Des questions demeurent, toutefois, à propos de l'indépendance de cette agence par rapport au gouvernement.

Des chercheurs mesurent l'impact environnemental des importants développements des sables bitumineux depuis le printemps 2012, mais travaillaient en vertu de ce qui semblait être une entente tacite entre les deux gouvernements.

Cette nouvelle entente pourrait représenter l'étape ultime pour appliquer un vernis de crédibilité scientifique aux évaluations d'impact des activités industrielles, évaluées à plusieurs milliards de dollars.

Aux dires du sous-ministre albertain à l'Environnement Ernie Hui, cette nouvelle agence surveillera éventuellement l'ensemble de la province, en plus de superviser l'entente fédérale-provinciale sur les sables bitumineux.

Ladite agence sera dirigée par un responsable provincial nommé qui disposera d'une certaine indépendance par rapport au gouvernement. Ce responsable aura comme tâche de s'assurer que l'Alberta respecte ses engagements en matière de surveillance des sables bitumineux, ce qui implique d'établir des buts scientifiques et des budgets précis.

Selon M. Hui, toutefois, il n'existe aucune assurance que l'agence profitera de cette même indépendance de la part d'Ottawa. Cette position est actuellement occupée par un sous-ministre adjoint d'Environnement Canada, une entente qui pourrait bien se poursuivre.

Environnement Canada a d'ailleurs confirmé jeudi qu'un haut fonctionnaire continuera d'être impliqué dans les prises de décisions en lien avec la surveillance des sables bitumineux.

Selon Simon Dyer, de l'Institut Pembina, un groupe de recherche travaillant à développer des solutions énergétiques durables, offrir à un responsable gouvernemental une telle influence potentielle pourrait nuire à l'indépendance du programme.

La députée néo-démocrate albertaine Rachel Nodley a quant à elle appelé à la divulgation complète des termes de l'entente.