L'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a trouvé à Rio de Janeiro des pays aux prises avec le développement accéléré des combustibles fossiles, et elle a choisi de se joindre à un mouvement mondial d'opposition et de surveillance sur la fracturation et le gaz de schiste.

Depuis le sommet de la Terre tenu au Brésil il y a 10 jours, l'AQLPA est ainsi membre de ce groupe de contestation au même titre que des associations environnementales et citoyennes d'une quinzaine de pays.

Ces groupes dénoncent ce que le président de l'AQLPA, André Bélisle, qualifie de paradoxe.

«On sait que le réchauffement planétaire fait en sorte que les problèmes s'accélèrent et s'enveniment», soutient-il. «On sait aussi qu'il faut abandonner les combustibles fossiles. Pourtant ici, on a décidé d'y aller à fond. Ça n'a pas de bon sens!»

Face à ce paradoxe, M. Bélisle estime que les entreprises ont choisi de prendre les gouvernements et la population de vitesse «au moment même où une réflexion est importante».

L'AQLPA prévoit échanger des informations avec les autres membres du groupe -qui n'a pas de nom pour l'instant-, comparer la situation de divers pays et mobiliser l'opinion publique mondiale afin qu'elle appuie les énergies vertes et renouvelables plutôt que les «énergies sales et redoutables», selon l'expression de M. Bélisle.

«Les entreprises du domaine des combustibles fossiles ne veulent pas changer: elles veulent continuer à exploiter les énergies sales malgré les problèmes que ça cause», affirme-t-il. «C'est la même stratégie dans tous les pays: on prend tout le monde de vitesse, et avec la publicité, on essaie de nous convaincre que c'est la huitième merveille du monde.»

Le groupe organise une journée mondiale d'opposition à la fracturation le 22 septembre prochain; des manifestations et d'autres activités auront alors lieu dans divers pays.

L'AQLPA espère désormais pouvoir démontrer qu'il y a des problèmes «partout où il y a de l'exploitation», au dire de son président.

«Ce n'est pas nouveau», lance M. Bélisle, en ajoutant que dans les années 1990, plusieurs rapports de l'Agence de protection de l'environnement aux États-Unis avaient indiqué que tous les puits de pétrole et de gaz fuyaient quand ils étaient en exploitation, fermés, en attente ou abandonnés.

«Quand les entreprises disent qu'elles ont le contrôle, ce n'est pas vrai», lance-t-il. «Elles ne peuvent même pas imaginer avoir le contrôle! Ces choses-là se passent à des profondeurs pour lesquelles on n'a aucun moyen d'inspecter. On sait aussi que le ciment dans ces puits-là se fragilise et qu'il y a des fuites un peu partout. Même des experts de l'industrie le disent.»