Le premier ministre japonais Naoto Kan a appelé vendredi à la mise sur pied d'une «stratégie révolutionnaire» pour passer de l'énergie nucléaire aux énergies renouvelables, suite à la catastrophe de la centrale de Fukushima.

Le gouvernement japonais a par ailleurs adopté un plan de reconstruction après le séisme du 11 mars suivi d'un gigantesque tsunami qui a provoqué la catastrophe à la centrale nucléaire. Le coût de la reconstruction a été estimé par le gouvernement à 245 milliards de dollars sur les cinq prochaines années.

«Nous avons décidé, comme stratégie révolutionnaire en matière d'énergie et d'environnement à moyen terme de faire le point sur notre politique d'énergie nucléaire et de dresser un programme pour réduire notre dépendance vis-à-vis de celle-ci», a annoncé dans une conférence de presse le chef du gouvernement japonais.

«Le gouvernement japonais a pour objectif une société qui ne dépende pas de l'énergie nucléaire et va réduire sa dépendance vis-à-vis de celle-ci de manière graduelle», a insisté M. Naoto Kan, au plus bas dans les sondages.

Auparavant, Koichiro Gemba, un ministre chargé par le chef du gouvernement de mettre sur pied un plan de réduction de l'énergie nucléaire, a annoncé que le gouvernement va consacrer une année pour dresser son nouveau programme en matière de politique énergétique.

L'anxiété du public japonais vis-à-vis de l'énergie nucléaire s'est intensifiée après l'accident de la centrale Fukushima Daiichi, la pire catastrophe nucléaire en 25 ans, entraînée par le séisme et le tsunami du 11 mars dans le nord-est du Japon.

Le Japon, dont quelque 30% de l'électricité est habituellement d'origine nucléaire, fait face à une insuffisance de production, 36 des 54 réacteurs nippons étant actuellement stoppés à cause de catastrophes naturelles, de contrôle régulier ou d'opposition des autorités locales à leur redémarrage après une période d'entretien de routine.

Tous les réacteurs en service ou potentiellement exploitables de l'archipel doivent en outre passer des tests de résistance dans les prochains mois, examen qui décidera de leur sort.