Un «taxi solaire» expérimental est en passe de boucler sans problème un tour du monde historique, faisant la démonstration de la fiabilité de cette technologie propre.

Ce véhicule, un tricycle carrossé à deux places tractant une remorque recouverte de panneaux photovoltaïques, a fait étape lundi à Paris, où il a été reçu au ministère du Développement durable.

Le «Solartaxi» est la première voiture à parcourir le monde en utilisant uniquement l'énergie solaire.

Parti le 3 juillet 2007 de Lucerne, en Suisse, Louis Palmer, le concepteur du projet, a déjà parcouru plus de 47. 000 kilomètres traversant l'Europe, l'Asie, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Amérique du nord.

«Après avoir traversé les neuf dixième de la planète, je n'ai pas payé un centime pour l'essence», s'est réjoui Louis Palmer. De plus, il n'aura pas émis un gramme de CO2.

«Et on n'est pratiquement jamais tombé en panne: depuis le départ, on a juste perdu deux jours pour réparer une soudure», ajoute-t-il.

Ce véhicule, mis au point par quatre écoles d'ingénieurs suisses, est alimenté à 100% par l'énergie solaire, fournie soit par les cellules de la remorque, soit en se branchant sur une prise électrique pour recharger les batteries.

Dans ce deuxième cas, l'équivalent de l'énergie utilisée est produit par des panneaux solaires installés sur le toit de Swisscom, près de Berne, pour rendre l'opération neutre.

L'autonomie est de 400 kms, la vitesse de pointe de 90 km/h.

«Je ne suis pas tributaire de la météo: il peut pleuvoir plusieurs jours d'affilée», assure Louis Palmer.

Equipée de sièges-baquets, sa voiture solaire peut accueillir un passager et a ainsi joué les taxis pour VIP tout au long du trajet, d'où son nom.

Le prince Hassan de Jordanie, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le maire de New York, Michael Bloomberg, le prince Albert de Monaco l'ont testé.

Lundi, Jean-Louis Borloo, le ministre français du Développement durable, a ajouté sa signature sur la carrosserie du véhicule à celle des célébrités l'ayant déjà essayé, après avoir effectué plusieurs petits tours à son bord dans la cour du ministère.

«Il y a un intérêt énorme dans le monde pour des véhicules qui ne polluent pas», a souligné Louis Palmer.

La voiture dispose d'un volant qui se déplace horizontalement ce qui permet, soit au conducteur, soit au passager, de conduire. Le véhicule peut ainsi s'adapter aux différents sens de la circulation, gauche ou droite.

Après Paris, il poursuivra son chemin vers Londres, Berlin et Poznan, en Pologne, où se tient du 1er au 12 décembre la conférence des Nations-Unies sur le changement climatique.

Louis Palmer qui veut sensibiliser les constructeurs automobiles à l'énergie solaire, avait pris rendez-vous lundi chez Peugeot, Renault, Dassault (qui a mis au point la Cleanova électrique), et Bolloré (associé avec Pininfarina pour développer une voiture électrique). «Si une grande marque reprenait l'idée, on serait prêts», assure-t-il.