Les ambitions des États pour enrayer le réchauffement climatique ne sont pas à la hauteur de l'enjeu, a regretté jeudi l'Organisation météorologique mondiale (OMM), avertissant que la planète serait bientôt condamnée à un cycle irréversible de réchauffement.

« Le niveau d'ambition est trop bas », a déploré Petteri Taalas, le chef de cette agence de l'ONU basée à Genève, confiant à des journalistes que le monde se dirige durant ce siècle vers des hausses de température trois à quatre fois plus élevées que l'objectif fixé dans l'Accord de Paris sur le climat de 2015.

Le monde continue à rejeter dans l'atmosphère beaucoup trop de gaz à effet de serre pour limiter à 2 °C l'augmentation moyenne de la température du globe par rapport à la période préindustrielle, ce qui est l'objectif de l'accord de Paris.

La Terre est déjà plus chaude de 1 °C environ et, à ce rythme, la hausse atteindra +3,2 °C en 2100.

« Nous savons que si nous voulons atteindre (les objectifs de l'Accord de Paris), les niveaux d'ambition devraient être très élevés », a souligné Petteri Taalas. « Au niveau mondial, nous n'avons pas été capables de suivre une voie qui permette d'atteindre » ces objectifs.

« Nous nous dirigeons plutôt vers (une hausse de) trois à cinq degrés » [...] d'ici la fin du siècle «, a-t-il mis en garde.

Actuellement, 85 % de l'énergie mondiale est produite à partir d'énergies fossiles, et 15 % seulement à partir du nucléaire, de barrages ou d'énergies renouvelables. » Pour avoir un impact sur le climat, il faudrait inverser ces chiffres «, a-t-il estimé.

Davantage doit être fait pour » faire passer à l'électrique nos systèmes de transports «, a-t-il aussi déclaré, appelant la population à adopter des régimes végétariens pour réduire les hauts niveaux d'émission de gaz à effet de serre associés à la production de viande.