L'objectif du Canada, défendu à la conférence sur le climat à Paris, de réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 par rapport à 2005, est irréaliste faute de prendre des mesures «substantielles», selon un rapport indépendant publié jeudi.

«Pour atteindre cet objectif, des changements non négligeables devront être apportés afin de réduire le niveau d'intensité des émissions de GES», a assuré le directeur parlementaire du budget, indépendant du gouvernement, dans son rapport.

À partir de l'analyse de «l'état des répercussions économiques et des coûts possibles» pour atteindre la cible défendue par le premier ministre Justin Trudeau à la COP21 en décembre, le rapport juge «peu probable que les mesures annoncées permettent» de respecter les engagements.

Pour y arriver, «les mesures fédérales et provinciales disparates devront s'inscrire dans une vaste entente» au niveau de l'ensemble du Canada.

Point fort de son programme électoral, Justin Trudeau s'était donné 90 jours à partir de l'accord de Paris pour mettre en place avec les provinces les mesures nécessaires à la réduction des GES.

Mais début mars, le chef du gouvernement a dû repousser de six mois la décision sur les mécanismes visant à respecter ses engagements environnementaux, faute d'un accord entre les provinces du pays.

M. Trudeau a essuyé un échec dans son objectif d'imposer une taxe carbone unique pour toutes les provinces.

Aux Nations unies vendredi, 160 pays vont signer l'accord obtenu à Paris avec l'engagement de la communauté internationale de limiter la hausse de la température «bien en deçà de 2 °C» et à «poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5 °C».

Le Canada, cinquième producteur de pétrole au monde, a prévu d'investir dans des technologies vertes et s'est engagé à terme à supprimer les subventions aux énergies fossiles dans l'objectif de réduire les émissions de GES.