Les leaders autochtones commencent à s'inquiéter des impacts des changements climatiques sur les conditions hivernales des routes, essentielles pour faire parvenir nourriture, essence et autres fournitures de base aux communautés nordiques.

Le chef régional pour l'Ontario de l'Assemblée des Premières Nations, Isadore Day, affirme que le réseau routier hivernal de la province est en danger.

«Les routes d'hiver sont devenues essentielles pour les communautés, et elles ne peuvent plus s'y fier», fait-il valoir. Un grand nombre de réserves éloignées compte sur ce réseau routier pour éviter les coûts élevés encourus par le transport aérien.

Ce problème est l'une des raisons pour lesquelles les Premières Nations ont tant protesté durant la Conférence des Nations unies sur le climat à Paris (COP21), dit M. Day.

«Il n'y aura pas de route si nous n'avons pas l'occasion de parler nous-mêmes des impacts des changements climatiques. Et ceci (les conditions routières) représente certainement un impact direct.»

Si les gens veulent un accès au nord, le seul moyen viable est d'avoir un réseau routier adéquat, a ajouté M. Day.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière autochtone, Charlie Angus, qui est député d'une circonscription du nord de l'Ontario qui comprend plusieurs communautés autochtones, considère qu'il faut investir dans des infrastructures durables.

Il y a longtemps que des pressions sont exercées sur le gouvernement pour qu'il construise des routes permanentes, mais le changement climatique ajoute à l'urgence.

«Mon message au gouvernement, c'est qu'il devra sortir la main de sa poche, s'il veut faire des promesses», a-t-il lancé. C'est là où que cela compte. C'est là que les gestes doivent être faits.»

De son côté, la ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, reconnaît que l'impact des changements climatiques est «très inquiétant» et qu'il ne fait aucun doute que les Premières Nations canadiennes sont parmi les premiers citoyens touchés.

«Je pense que si on regarde non seulement l'Ontario, mais aussi le Manitoba et les propositions d'une route dans l'est de cette province, c'est une chose que l'on regarde et l'on sait qu'il faut construire des infrastructures résistantes aux changements climatiques», a assuré la ministre, ajoutant que des infrastructures permanentes créeraient une source de revenus pour l'avenir.

Le gouvernement est ouvert à évaluer les impacts socio-économiques du dossier pour élaborer une stratégie à long terme.

Selon le chef Isadore Day, tous les paliers de gouvernement devront participer à ces projets.

«Tous les gouvernements seront à cette table pour assurer que ces réseaux routiers soient faits adéquatement et en temps opportun», a-t-il tranché.