Le Canada appuie sans réserve la proposition de la France qui souhaite que tout accord conclu à Paris durant la conférence de l'ONU sur les changements climatiques, prévue à la fin du mois, soit révisé tous les cinq ans pour vaincre ce que certains appellent « le cancer » qui guette la planète.

Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion a indiqué mercredi que la communauté internationale a tout intérêt à travailler sans relâche pour ralentir le réchauffement de la planète si l'on veut éviter le pire au cours des prochaines décennies.

«Il faut en faire plus, mais on n'y arrivera pas de façon isolée. Chacun d'entre nous, chaque municipalité, chaque province, chaque gouvernement doit en faire plus, mais il faut un accord international pour qu'on joue selon les mêmes règles climatiques tous ensemble afin d'aller plus loin, afin de décarboniser notre économie et éviter ce cancer », a lancé M. Dion en marge du Forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC).

« On aurait un réchauffement de la planète qui irait entre trois et quatre degrés si on ne faisait rien. Parce qu'on fait des efforts, on est rendu, selon les Nations unies, à une hausse de 2,7 degrés. Ce n'est pas assez parce que les scientifiques nous demandent de limiter le réchauffement à deux degrés. Déjà deux degrés c'est un monde difficile. Au-delà de deux degrés c'est un monde qui bascule dans ce qu'on ne veut pas connaître. Alors, une des solutions qui est proposée, et les Français l'appuient, c'est que l'accord de Paris doit être révisé tous les cinq ans afin de l'améliorer », a ajouté M. Dion.

Dans le cadre du sommet de l'APEC, le président des États-Unis Barack Obama a affirmé que la protection de l'environnement et la croissance de l'économie vont de pair.

« Il faut mettre de côté l'idée que si on fait quelque chose pour lutter contre les changements climatiques, on ralentit la croissance de l'économie. Le fait est que ce n'est pas juste un défi, c'est une occasion à saisir. Le problème demeure que les gouvernements ne peuvent pas y arriver seuls. La bonne nouvelle est que de plus en plus d'entreprises se rendent compte que les changements climatiques représentent un immense potentiel d'affaires », a lancé le président Obama durant une session de travail avec des gens d'affaires.

Il a souligné que des multinationales américaines telles que Google, Apple, Costco figurent parmi les entreprises qui s'alimentent le plus en énergie renouvelable. Walmart a installé le plus grand nombre de panneaux solaires sur les sites de ses magasins que toutes autres entreprises sur le sol américain, a-t-il souligné.

Durant cette session, le président américain s'est improvisé en modérateur d'un panel auquel participaient Jack Ma, le dirigeant du géant du commerce électronique Alibaba, et Aisa Mijeno, une ingénieure philippine et PDG de l'entreprise SALT, qui se spécialise dans la fabrication d'ampoules fonctionnant à l'énergie renouvelable.

Dans le cadre de ces discussions, Mme Mijeno a comparé les changements climatiques à un cancer. « Il y a quatre étapes quand le cancer frappe. (...) Les changements climatiques sont du même acabit que le cancer. En ce moment, nous sommes à la deuxième étape du cancer », a-t-elle lancé.

Le président Obama a tout de suite pris la parole : « On ne doit pas se rendre à la quatrième et dernière étape ».