L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) demeure optimiste quant à la lutte aux changements climatiques même si elle reconnaît que la communauté internationale n'a pas encore «entamé un virage» décisif sur cette question.

Simon Upton, le directeur environnemental de l'OCDE affirme que - en dépit de la gravité de l'enjeu international - il s'opère tranquillement une «révolution dans les énergies renouvelables».

«Ce n'est pas le fruit du hasard, il y a beaucoup d'argent qui a été investi par plusieurs pays», a-t-il déclaré vendredi lors d'une conférence de presse à Paris.

Il estime que la communauté internationale commence à voir à quoi ressemblerait un monde «décarbonisé».

À quelques jours de la Conférence des Nations unies sur le climat à Paris, qui s'ouvrira le 30 novembre, l'OCDE a tenu une séance d'informations pour les médias afin de discuter de l'état des lieux conjointement avec l'Agence internationale de l'énergie, l'Agence pour l'énergie nucléaire et le Forum international des transports.

Environ 162 pays ont promis de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de cette importante conférence.

Cependant, les scientifiques croient que les cibles de réduction déposées par ces pays ne permettront pas d'atteindre l'objectif de réchauffement en dessous des deux degrés qui est nécessaire pour éviter les conséquences des changements climatiques.

Mais M. Upton fait valoir que le chemin est maintenant débroussaillé pour les énergies renouvelables et qu'elles sont maintenant disponibles, à moindres coûts et avec d'importants bénéfices, ce qui accroît la possibilité d'atteindre l'objectif des deux degrés.

«Les changements techniques, la baisse des coûts ont fait que l'avenir est maintenant rempli d'espoir», a-t-il dit. «Mais ça ne va pas arriver spontanément», tempère-t-il ne manquant pas de spécifier que les énergies fossiles tiennent encore le haut du pavé.

Les Français, qui accueillent l'événement COP21, ont ajouté à la conférence annuelle une composante «solutions climatiques» qui mettra en lumière les meilleures technologies qui ont été développées pour réduire la pollution au carbone.

La ministre canadienne de l'Environnement, Catherine McKenna, s'est réjouie dimanche d'apprendre que la conférence des Nations unies était maintenue, malgré les attaques terroristes perpétrées vendredi dans la capitale française.

«J'étais à Paris il y a quelques jours et je suis vraiment choquée», a-t-elle mentionné. «Ils vont tout de même accueillir le monde chez eux et je crois que ça envoie le message que nous devons être forts; que nous ne pouvons pas plier; et que c'est une conférence vraiment importante et que nous devons parvenir à un accord.»

La lettre de mandat du nouveau ministre canadien des Finances, dévoilée vendredi, édicte qu'il devra collaborer avec le ministre des Ressources naturelles afin «de rendre le système fiscal canadien hautement concurrentiel pour ce qui est des investissements dans la recherche, le développement et la production de technologies vertes».

Un travail qui aurait dû être fait depuis longtemps, souligne Celine Bak, une chercheure au Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale basé à Waterloo en Ontario.

Les données qu'elle a collectées démontrent que le secteur de l'exportation des technologies vertes au Canada emploie 50 000 travailleurs. Le secteur se compare, dans le domaine des exportations au bétail, aux aliments transformés, à l'extraction minière et aux produits du bois.

À Paris, le directeur environnemental de l'OCDE soutient que ce sont des politiques gouvernementales claires qui vont permettre de s'attaquer véritablement à «décarboniser» notre économie.

Il affirme que le milieu des affaires a besoin d'un «signal fort envoyé par les gouvernements au secteur privé et aux communautés».

«Personne ne va investir s'il y a de l'incertitude», résume-t-il.