Invitée à la Conférence de Montréal, qui s'ouvre aujourd'hui, Ségolène Royal fait la promotion de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, l'un des grands chantiers de la présidence Hollande.

C'est une Ségolène Royal tout sourire, et très diserte, qui a rencontré hier quelques médias montréalais, en marge du Forum économique des Amériques. Ministre de l'Écologie et du Développement durable, numéro trois du gouvernement français, Ségolène Royal s'exprimera aujourd'hui sur le thème « Bâtir l'économie équilibrée ».

Une étape, croit-elle, de la lutte contre le réchauffement climatique. « L'idée, c'est de contribuer à mobiliser le secteur privé en faveur du climat », explique Mme Royal.

Organisée par les Nations Unies, la Conférence de Paris, ou « COP21 », est en effet très attendue puisque les représentants des États du monde entier doivent signer une entente pour faire suite aux accords de Kyoto, dont les effets prennent fin en 2020.

Rivalité

Pour la France, le rendez-vous est majeur et le président François Hollande, toujours fortement impopulaire, ne lésine sur aucun effort en préparation de cette ambitieuse rencontre internationale.

Aussi, la COP21 ne manque-t-elle pas d'attiser les jalousies au sein du gouvernement, selon Le Monde, qui relevait récemment une rivalité entre la ministre de l'Écologie et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Ancienne compagne de François Hollande, Ségolène Royal est aussi appelée la « vice-présidente » par la presse française, qui a souvent souligné ce printemps son poids auprès du chef de l'État.

« Tous les ministres du gouvernement français sont impliqués. Le président lui-même est très impliqué, répond Ségolène Royal. Je crois qu'on a constitué une bonne équipe de France. »

Enfin, Ségolène Royal a salué la décision d'Ottawa de s'engager à réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 - par rapport à leur niveau de 2005.

« C'est un grand progrès par rapport à l'année dernière, où il y avait un vrai doute sur la volonté [du Canada] de faire une contribution [à la COP21], estime-t-elle. C'est un effort très important même s'il n'atteint pas les objectifs des pays européens. »

Ségolène Royal, qui a été ministre de l'Environnement sous la présidence de François Mitterrand, au début des années 90, est une partisane de longue date de la « croissance verte ». Elle se dit optimiste quant aux chances qu'un nouvel accord international pour maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 degrés soit signé.

« Ce qu'il faut, c'est le déclic qui fait qu'aucun pays ne pourra prendre publiquement la responsabilité de faire échouer la Conférence de Paris sur le climat. Pour certains pays, [lutter contre le réchauffement], c'est maintenant une question de survie », estime-t-elle.