À deux jours du sommet des premiers ministres provinciaux sur les changements climatiques à Québec, la ministre fédérale de l'Environnement, Leona Aglukkaq, invite les provinces à lui soumettre leur plan respectif pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour l'après-2020.

Dans une lettre qu'elle a fait parvenir à ses homologues provinciaux le 10 avril, Mme Aglukkaq rappelle qu'Ottawa doit tenir compte des projets de provinces en plus de ses propres mesures pour respecter les exigences en matière de rapports découlant de la rencontre de Lima pour l'action sur le climat.

Selon des informations obtenues par La Presse, les provinces tardent à soumettre leurs projets de réduction des émissions de GES pour l'après-2020. La ministre avait d'ailleurs envoyé une lettre semblable en novembre 2014, dans laquelle elle sollicitait les commentaires de l'ensemble des provinces et des territoires «à l'égard des mesures existantes et à venir». Il appert que cette lettre est restée sans réponse jusqu'ici.

«La collaboration entre nos représentants pour recueillir ces commentaires se poursuit. Cela dit, nous n'avons pas encore reçu des renseignements pour l'après-2020 qui sont assez détaillés pour respecter les exigences en matière de rapports que comporte l'Appel de Lima pour l'action sur le climat. J'espère que vous serez bientôt en mesure de nous transmettre ces renseignements», a écrit la ministre Aglukkaq dans sa lettre à son homologue québécois David Heurtel.

Mme Aglukkaq, qui a envoyé une lettre semblable à tous les ministres provinciaux, a soutenu que ces informations sont importantes puisqu'elles seront incorporées dans le plan global que le Canada doit présenter en prévision de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui aura lieu à Paris en décembre.

«Le gouvernement fédéral demeure déterminé à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans ses sphères de compétence. Notre gouvernement met en oeuvre une approche réglementaire sectorielle responsable qui correspond à celle de ses principaux concurrents économiques, comme les États-Unis, afin de protéger la compétitivité économique du Canada», a rappelé la ministre dans sa lettre.

Mme Aglukkaq a dit que le gouvernement fédéral est aussi «résolu» à respecter les échéances fixées à la conférence de Lima de décembre dernier, d'où son nouvel appel aux provinces pour que la contribution canadienne reflète «les mesures prises par tous les ordres de gouvernement» et précise «les réductions quantifiables d'émissions après 2020».

Des pays ont commencé à rendre publics leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre pour l'après-2020. Au 9 avril, seulement 34 pays - dont les 28 de l'Union européenne, les États-Unis et la Russie - avaient remis leur contribution.

Dernier rendez-vous

La conférence de Paris est vue par plusieurs comme le dernier rendez-vous qui s'offre à la communauté internationale pour s'attaquer de front au défi que représentent les changements climatiques.

La communauté internationale s'est fixé comme objectif de maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C, afin de limiter les impacts des changements climatiques déjà à l'oeuvre et dont la vitesse est inédite.

Pour garder le cap des 2°C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et disparaître totalement d'ici 2100, selon les scientifiques.