La France est convaincue que l'Inde contribuera au succès de la conférence de Paris sur le climat (COP21) en fin d'année et que ses efforts n'entraveront pas sa lutte contre la pauvreté, a dit jeudi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

«La situation pour l'Inde est un peu particulière, car l'Inde est un des plus grands pays du monde par sa population, est le troisième pays émetteur de gaz à effet de serre et a en même temps besoin de se développer», a dit M. Fabius à l'occasion d'une visite en Inde.

«Il faut trouver l'équilibre entre la nécessité de limiter l'émission de gaz à effet de serre et la nécessité pour l'Inde de se développer», a-t-il souligné dans un entretien à l'AFP.

Venu pour une conférence sur le climat à New Delhi, M. Fabius a rencontré le premier ministre Narendra Modi pour discuter de la conférence de Paris et des objectifs de l'Inde.

«C'est dans ce cadre-là que les discussions vont avoir lieu. Je n'ai pas de doute que le premier ministre Narendra Modi, déjà très engagé lorsqu'il dirigeait l'État du Gujarat, voudra que l'Inde apporte sa pierre au succès de la COP 21», a poursuivi M. Fabius.

Il a rappelé que l'Inde voulait multiplier par trois le parc de centrales nucléaires installées d'ici à 2025, produire 100 gigawatts d'énergie solaire d'ici à 2020 et développer 100 «villes intelligentes».

L'Inde n'a jusque-là pas dévoilé de plan chiffré pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre. Barack Obama a estimé récemment lors de sa venue en Inde que la lutte contre le réchauffement climatique était vouée à l'échec sans la contribution de l'Inde.

M. Modi avait estimé que l'Inde n'était pas soumise à une pression d'autres pays, mais qu'il allait s'engager dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Le premier ministre indien a promis que les énergies renouvelables joueraient un rôle clé pour apporter l'électricité aux 300 millions d'Indiens qui en sont dépourvus. L'Inde est encore très dépendante du charbon pour sa production électrique.

Plus tôt, M. Fabius avait estimé, lors de la conférence sur le climat, qu'«agir contre le dérèglement climatique et pour la réduction de la pauvreté ne doit pas être considéré comme deux objectifs séparés et contradictoires».

«Nous avons besoin d'un signal que tous les pays s'engagent sur la voie d'une économie à basse intensité en carbone, le tout dépendant de la situation de chaque pays».