Le gouvernement Harper voit d'un bon oeil l'accord sur le climat entre les États-Unis et la Chine, mais ses critiques doutent que cela ne l'incite à mettre les bouchées doubles afin de s'ajuster aux cibles prévues dans l'entente.

La ministre fédérale de l'Environnement, Leona Aglukkaq, a déclaré mercredi par voie de communiqué que le gouvernement «est depuis longtemps d'avis que les plus grands émetteurs doivent faire partie de la solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.»

Le président américain Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping ont annoncé mercredi que leurs deux pays - conjointement responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale - s'étaient entendus pour lutter contre les changements climatiques.

Selon le député libéral Stéphane Dion, cela vient démolir l'un des principaux arguments du premier ministre canadien Stephen Harper, dont le gouvernement soutient que sans l'engagement de la Chine, une entente globale sur le climat serait inefficace.

Sa collègue néo-démocrate Megan Leslie a fait valoir que le «plan ambitieux» de réduction des émissions de carbone entre les deux nations les plus pollueuses au monde met encore davantage en relief «l'inaction» des conservateurs à ce chapitre.

De son côté, l'environnementaliste Steven Guilbeault estime que l'accord Washington-Pékin pourrait donner le ton en prévision de la prochaine conférence internationale sur le climat, qui se tiendra à Paris en décembre 2015.

Mais le porte-parole d'Équiterre ne se fait guère d'illusions en ce qui a trait à la réaction canadienne: à ses yeux, le gouvernement Harper «cherche depuis 2006 toutes les excuses possibles et imaginables pour ne rien faire (sur le plan climatique) et ça ne changera pas d'ici les élections».