Le secrétaire d'État américain John Kerry a affirmé dimanche, à la suite de la publication à Berlin d'un rapport du Giec réaffirmant l'urgence à agir, que limiter le réchauffement de la planète est «une question de volonté et non de capacité».

«Ce rapport est très clair sur le fait que nous sommes face à une question de volonté mondiale et non de capacité», a déclaré John Kerry, dans un communiqué.

«Ce rapport met en lumière les technologies déjà disponibles dans l'énergie pour réduire de manière substantielle les émissions globales» de gaz à effet de serre, a commenté John Kerry, tandis que les États-Unis sont le 2e émetteur mondial de GEF, après la Chine.

«Ces technologies peuvent réduire la pollution due au carbone tout en étant une chance pour la croissance», a-t-il ajouté, rappelant que le marché mondial de l'énergie représente 4300 milliards d'euros.

Ce rapport doit être «une piqure de rappel» pour les investisseurs, en particulier dans le secteur de l'énergie, a estimé le diplomate américain.

Le rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec), publié dimanche à Berlin, estime que l'objectif de la communauté internationale de limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle est encore possible, mais cela implique d'agir vite pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70% d'ici 2050.

Selon le document, sans changement majeur et rapide dans le mix énergétique mondial très dépendant du charbon et du pétrole, la hausse du thermomètre mondial sera de 3,7 à 4,8°C à l'horizon 2100, ce qui aurait des conséquences dramatiques.

Actuellement, non seulement les émissions de GES ne cessent de croître, mais elles le font à un rythme de plus en plus élevé: 2,2% par an entre 2000 et 2010, décennie qui a vu un retour en force du charbon.

L'UE presse les États-Unis et la Chine à agir

La commissaire européenne au Climat Connie Hedegaard a sommé dimanche les grands pollueurs à s'engager immédiatement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour enrayer le réchauffement du climat.

«Le rapport du Giec est clair: il n'y a pas de plan B. Il n'y a qu'un plan A, celui d'une action collective pour réduire les émissions dès maintenant», a-t-elle affirmé dans un communiqué.

«L'Union européenne va adopter dans le courant de cette année un ambitieux programme de réductions de ses émissions pour 2030», a annoncé Connie Hedegaard.

«Et la question maintenant est la suivante: quand est-ce que vous, les grands émetteurs, allez faire de même? Plus vous tarderez, plus cela coûtera cher, plus ce sera difficile à faire», a-t-elle lancé à l'adresse des États-Unis et de la Chine.

Sans changement majeur et rapide dans le mix énergétique mondial très dépendant du charbon et du pétrole, la hausse du thermomètre mondial sera de 3,7 à 4,8°C à l'horizon 2100, avertit le GIEC.

Les États de l'UE sont appelés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à leurs niveaux de 1990 d'ici 2030.

Le plan d'action en discussion prévoit également un objectif de 27% contraignant au niveau européen pour la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de l'UE et un objectif indicatif de 25% pour les économies d'énergies, à finaliser à l'automne.

Les négociations sont difficiles, car les États de l'UE défendent leur compétitivité industrielle et craignent une montée des coûts de l'électricité.

L'UE qui émet près de 11% des GES dans le monde, devrait être la première à indiquer ses objectifs de réduction d'émissions après 2020.

Tous les autres pollueurs, dont les deux plus grands sont la Chine et les États-Unis, doivent le faire d'ici la conférence de Paris en 2015, date à laquelle la communauté internationale s'est donné comme objectif de sceller l'accord le plus ambitieux jamais conclu pour lutter contre le réchauffement.