Le Forum économique mondial avait organisé une vingtaine de sessions de débats consacrés au changement climatique, pour tenter de convaincre les politiques de faire avancer le dossier et les acteurs économiques à essayer d'en tirer profit.

Le changement climatique a été classé parmi les principaux risques auxquels est confronté le monde en 2014 dans un rapport publié par le WEF en amont de l'événement, largement consacré à la situation de l'économie.

«Nous sommes maintenant à un stade critique dans le débat global sur le changement climatique», a déclaré lors du forum le secrétaire général des Nations, Ban Ki-moon, qui a insisté sur la nécessité de passer à l'action.

S'il a salué les récents objectifs de l'Union Européenne de réduire ses émissions de CO2 de 40% d'ici 2030, il a en particulier exhorté les élites, qui se rencontraient cette semaine dans cette petite station huppée des Alpes suisses, à venir avec des propositions concrètes en vue de la Conférence sur le climat qui doit se tenir l'an prochain à Paris.

«Cela va être un sommet de l'action, pas de discussions», a-t-il affirmé.  La communauté internationale espère conclure en 2015, lors de la Conférence Climat de Paris, un accord universel, contraignant et ambitieux sur les réductions des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Le directeur de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim a de son côté exhorté les institutions financières à prendre la part de responsabilité en investissant dans les obligations vertes, disant espérer que ce marché puisse peser 50 milliards de dollars à cette échéance.

Produits rentables

En novembre, l'assureur suisse Zurich Insurance s'est engagé à consacrer 1 milliard de dollars dans des obligations vertes, estimant que ces investissements dans des produits financiers liés à des projets de développement durable constituaient des placements rentables au même titre que les produits financiers traditionnels.

«Il y a un énorme besoin à long terme pour les investissements durables», a déclaré à l'AFP Axel Lehmann, le directeur du risque de Zurich Insurance en marge du forum.

Les catastrophes naturelles et leurs conséquences ont aussi été débattues, notamment pour tenter d'améliorer les processus de reconstruction des zones ravagées.

La multiplication des catastrophes naturelles et des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que l'ouragan Sandy qui avait causé des milliards de dollars de dégâts et contraint la Bourse de New York à fermer exceptionnellement pendant quatre jours, est lourdes de conséquence pour l'économie.

En 2013, les catastrophes naturelles ont coûté 38 milliards de dollars (27 milliards d'euros) aux assureurs, contre 81 milliards l'année précédente, selon une première estimations du réassureur helvétique Swiss Re.

Cette baisse sensible s'explique par l'une des plus grosses catastrophes de l'année, le typhon Haiyan qui a fait plus de 7 000 morts, a frappé une des régions les plus pauvres des Philippines où les pertes économiques sont sous-assurées.

L'impact pour la région a été particulièrement lourd, le typhon ayant détruit les habitations mais également les infrastructures nécessaires pour le tissu économique local, a souligné Gregory Domingo, le secrétaire philippin du commerce lors d'une table ronde sur les mesures à adopter pour mieux résister aux désastres naturels.

Le premier ministre d'Haïti a ainsi pointé que le pays avait reçu de vastes sommes dans le cadre de programmes humanitaires suite aux tremblements de terre qui a ravagé l'île en 2010, qui aidé le pays à se relevé après la catastrophe. Mais relancer l'économie s'est avéré une tâche nettement plus difficile.

«Nous ne pouvons pas aller sur les marchés financiers pour emprunter. Nous sommes obligé de faire avec des bouts de ficelles», a-t-il expliqué.