Il faut décentraliser la lutte contre les changements climatiques, plaide le gouvernement péquiste à Varsovie.

Un État comme la Californie ou une province comme le Québec sont «plus efficaces» qu'un gouvernement fédéral central, explique le ministre québécois de l'Environnement, Yves-François Blanchet, qui participe en Pologne au sommet international sur le climat.

Le nouveau marché du carbone Québec-Californie le prouve, soutient le ministre péquiste. «Il serait difficile d'implanter à travers le Canada un tel marché de plafonnement des émissions et de vente de crédits. D'un côté, on a l'Alberta et ses sables bitumineux, et de l'autre, le Québec et ses 97% d'énergies renouvelables. Il est plus facile de lancer des initiatives comme le marché du carbone entre des États. Ensuite, par frottement, ces initiatives finissent par se réunir et on arrive à quelque chose de plus gros.»

Avec l'Australie-Méridionale, Québec copréside le Climate Group, qui regroupe des entreprises et ordres de gouvernement inférieur proactifs dans la lutte contre les changements climatiques. M. Blanchet, qui a notamment participé à Varsovie à une rencontre avec la conseillère en environnement du président américain, affirme que le Climate Group convainc de plus en plus de pays à envisager cette stratégie.

Il souhaiterait que dans l'entente qui doit être conclue lors du sommet sur le climat de 2015, à Paris, on fixe des objectifs pour les pays, mais qu'on habilite les ordres de gouvernement inférieurs à assumer la responsabilité des initiatives pour les atteindre.

Marché du carbone: faible hausse à la pompe

Le marché du carbone devrait faire monter le prix à la pompe de «cinq à sept» cents en 2017-2018, prévoit le ministre Blanchet.

«Cette hausse sera probablement moins importante que les fluctuations quotidiennes du prix qu'on connaît déjà», ajoute-t-il.

M. Blanchet contredit ainsi les critiques qui craignent une hausse marquée des prix. Avec le marché du carbone, les émissions de gaz à effet de serre des entreprises seront plafonnées. Si elles polluent trop, elles devront acheter des crédits pour compenser. L'argent ira au Fonds vert, qui finance les initiatives pour lutter contre les changements climatiques.