L'année 2012 a été marquée par une nouvelle hausse de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, à l'origine du réchauffement climatique, et cela ne devrait pas s'arranger en 2013, selon les experts de l'OMM, l'Organisation météorologique mondiale, une agence de l'ONU basée à Genève.

«Les nouvelles ne sont pas bonnes», a déclaré Michel Jarraud, Secrétaire général de l'OMM, en présentant à la presse mercredi le bulletin de l'organisation sur les gaz à effet de serre et concernant l'année 2012.

Les trois principaux gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement climatique, ont en effet enregistré de nouveaux records de concentration dans l'atmosphère en 2012 dans le monde.

Les dernières analyses montrent que la concentration de CO2, le gaz à effet de serre d'origine humaine le plus abondant dans l'atmosphère, a progressé de 0,56% entre 2011, précédente année record, et 2012.

Pour le méthane, autre gaz à effet de serre étudié par l'OMM, la hausse est de 0,33% et pour le protoxyde d'azote (N20), la progression est de 0,28%.

Selon M. Jarraud, la «situation ne peut que s'aggraver en 2013, étant donné qu'aucune décision n'a été prise pour arrêter cette tendance à la hausse».

Selon lui, si le monde continue sur cette voie, «la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser de 4,6 degrés ce qu'elle était avant l'ère industrielle (NDLR, en 1750), et même plus dans certains régions, les conséquences seraient catastrophiques».

Le CO2, ou dioxyde de carbone est le principal responsable du réchauffement climatique.

Sa concentration dans l'atmosphère a augmenté en 2012 de 2,2 ppm (parties par million), à comparer avec une hausse de 2,0 ppm en 2011.

La hausse moyenne durant ces 10 dernières années était de 2,02 ppm, et les chiffres de 2012 montrent une «accélération de la tendance».

Le CO2 trouve son origine dans la combustion de matières fossiles ou le déboisement.

C'est un gaz qui «demeure dans l'atmosphère pendant des centaines voire des milliers d'années», relève l'OMM, qui ajoute que «la plupart des aspects du changement climatique persisteront pendant des siècles même si les émissions de CO2 cessaient sur le champ».

L'OMM a aussi relevé la hausse de la concentration de méthane (CH4), depuis 2007, alors qu'elle s'était stabilisée «à une valeur proche de zéro» entre 1996 et 2006.

L'OMM n'a pas d'explication pour cette hausse, relevée surtout dans l'hémisphère Nord, dans les latitudes moyennes et tropicales.

«Il est difficile de dire si cette progression est due à des facteurs humains ou naturels», a indiqué une experte de l'OMM.

Environ 60% des rejets de méthane dans l'atmosphère sont d'origine humaine. Ils sont provoqués par l'élevage de bovins, la culture du riz, les décharges, ou la combustion de biomasse.

Enfin, le 3e gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique, est le protoxyde d'azote (N2O).

Il se retrouve notamment dans les engrais.

Pour ce gaz également, le taux d'accroissement entre 2011 et 2012 (0,9 ppb (parties par milliard) est supérieur à la moyenne des 10 dernières années (0,8 ppb).

Le bulletin de l'OMM a été publié au lendemain d'un rapport d'une autre agence de l'ONU, le Programme des Nations unies pour l'environnement, selon lequel les chances de contenir le réchauffement climatique à +2°Celsius au 21ème siècle diminuent sensiblement.

Ces rapports du PNUE et de l'OMM sont sortis juste avant la tenue, la semaine prochaine à Varsovie, de la Conférence annuelle sur le climat.