Après cinq années de délibérations passées à analyser plus de 9000 recherches scientifiques, le constat ne pourrait être plus clair. « Il est extrêmement probable que l'influence humaine a été la cause dominante du réchauffement observé depuis le milieu du 20e siècle », affirme le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat.

> Le rapport du GIEC (PDF en anglais)

Cette affirmation sans équivoque a été approuvée par les représentants des gouvernements de 110 pays, au terme d'une conférence à Stockholm.

« L'influence humaine a été détectée dans le réchauffement de l'atmosphère et de l'océan, dans les changements du cycle global de l'eau, dans l'augmentation moyenne du niveau de la mer, et dans les changements de certains extrêmes climatiques », précise-t-on dans le Résumé à l'intention des décideurs publié ce matin.

Ce document de 36 pages a été approuvé ligne par ligne, a précisé Thomas Stocker, coprésident du groupe de travail sur la science du climat au GIEC, en conférence de presse diffusée via le Web. « Les 110 gouvernements ont regardé chaque mot et chaque chiffre, dit-il. Et les 110 gouvernements ont fait consensus sur 18 affirmations principales. »

Parmi celles-ci : « Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2), de méthane et d'oxyde d'azote ont augmenté à des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans.

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« Les concentrations de CO2 ont augmenté de 40% depuis l'ère pré-industrielle, principalement à cause des émissions en provenance des carburants fossiles et en deuxième lieu à cause des changements dans l'utilisation des sols. »

« Depuis deux décennies, la masse des calottes du Groenland et de l'Antarctique ont reculé, les glaciers ont continué de fondre presque partout et la banquise arctique ainsi que la couverture neigeuse dans l'hémisphère Nord ont continué de diminuer. »

Il n'est pas trop tard pour agir, a dit M. Stocker même si les actions requises doivent être rapides et ambitieuses. 

« L'avenir du monde sera très différent, tout dépendant de nos actions », a affirmé M. Stocker, qui est professeur de physique du climat et de l'environnement à l'Université de Berne.

Par exemple, le réchauffement pourrait atteindre 1,5 C ou encore 3 C. Le niveau des océans pourrait augmenter de 26 ou bien de 82 cm d'ici 2100.

« Mais le bas de ces fourchettes va se produire seulement si on agit très rapidement », a insisté Michel Jarraud, de l'Organisation météorologique mondiale.

Les dirigeants du GIEC ont rejeté tout doute sur leurs prédictions sur la base d'une « pause » du réchauffement qu'on peut observer si on prend comme point de départ l'année 1998, qui était particulièrement chaude.

« On ne devrait pas étudier le climat sur des périodes plus courtes que 30 ans, a dit M. Stoker. Et il est très peu probable que nous ayons encore 20 ans de stabilité. »

Le président du GIEC, Rajenda Pachauri, a plaidé pour un système mondial de plafonnement des émissions de gaz à effet de serre.

« Mettre un prix sur le carbone sera extrêmement efficace, a-t-il dit. Il n'y a que les marchés pour obtenir une réponse forte et rapide. Mais ce n'est pas le rôle du GIEC de défendre cette idée. »